Savez-vous ce qui se passe chez vos voisins ? Êtes-vous absolument certain que votre enfant se confierait à vous s’il était victime de violence à l’école ? Ou de violence sexuelle ?
Dans ce dossier, nous vous présentons ce qu’est la violence faite aux enfants, ses chiffres et ce qu’elle implique, puis nous envisageons les solutions pour mieux protéger nos enfants.
Le bilan
Les chiffres
Voici quelques chiffres, choquants, mais réels, en matière de violence faite aux enfants :
- 80 % de cette brutalité a lieu au sein de la famille ;
- 5 a 10% de Français déclarent avoir déjà été victimes d’inceste ;
- 85% des enfants sont victimes de violences éducatives ;
- 1 enfant décède toutes les 5 minutes en raison d’un acte de violence ;
- 1 adolescent meurt suite à un acte de violence toutes les 7 minutes.
Concrètement, les violences faites aux enfants, qu’est-ce que c’est ?
Nous avons vu que la majorité de ces violences sont réalisées dans l’entourage proche de l’enfant, au domicile, chez les voisins, à l’école, ce qui est d’une grande tristesse puisque cela devrait être le lieu où il se sent protégé. Mais, il faut aussi savoir qu’elles ont lieu dans tous les milieux sociaux, salaire et éducation n’ayant pas d’impact dans ce domaine.
L’OMS apporte une définition qui permet de distinguer 4 types différents de maltraitances que l’on accompagne de quelques statistiques :
- La violence physique (33%);
- La violence sexuelle (23%) ;
- La violence psychologique (18%);
- La négligence (26%).
Ces violences peuvent donc prendre différentes formes. Il peut, en effet, s’agir :
- D’avances sexuelles de la part d’un adulte de l’entourage ;
- De harcèlement, chantage ou bousculades de la part de camarades de classe ;
- De coups quotidiens d’un parent alcoolique ;
- D’une baffe d’un parent énervé et stressé.
Quelles conséquences pour nos enfants ?
On peut constater des difficultés d’apprentissage, que ce soit à l’école ou dans leurs comportements sociaux. Par ailleurs, on relève une perte de confiance qui les empêche de se fixer des objectifs et d’atteindre leurs rêves. De plus, on note des souffrances qui rendent compliqué leur épanouissement personnel, de se construire ou même d’avoir une vie normale. On remarque que certains installent des moyens détournés pour exister, comme la délinquance ou la consommation de drogue.
Qu’importe la forme que revêt cette souffrance, elle est souvent durable et se répercute dans la vie adulte, avec la possibilité de reproduire un schéma identique avec ses propres enfants, plus tard.
Les solutions pour lutter contre la violence faite aux enfants
La sensibilisation des parents sur la maltraitance éducative
Les violences éducatives ordinaires sont fréquemment banalisées. Pourtant, il est important de faire comprendre aux parents les limites et tout ce qui rentre dans le cadre des violences, de leur expliquer que les mœurs ont changé et qu’une fessée tolérée dans les générations précédentes ne l’est plus aujourd’hui et peut avoir de graves répercussions sur l’enfant.
En effet, la maltraitance éducative peut autant se constater dans la violence physique (gifler par exemple) que psychologique (gifler en public peut humilier).
La sensibilisation des enfants pour qu’ils soient capables de tirer la sonnette d’alarme
Un enfant maltraité régulièrement, même s’il accumule un mal-être, aura tendance à penser que ce schéma est normal.
Ainsi, il est nécessaire, via des campagnes de sensibilisation dans les écoles par exemple, de les informer et de les aider à différencier ce qui est acceptable de ce qui ne l’est pas. Cela leur donnera des clés pour prendre conscience du problème et le reporter.
Des oreilles attentives et faciles d’accès
Avoir conscience de la difficulté est une chose, oser en parler en est une autre. Il est donc essentiel que les enfants aient à leur disposition des adultes à leur écoute et venant de différents cercles.
Il faut, déjà, que le dialogue soit ouvert dans la famille, pour que l’enfant puisse se confier et avoir le sentiment qu’il peut se décharger de la difficulté auprès de ses parents qui feront le nécessaire.
Il est également fondamental qu’ils aient des interlocuteurs dédiés et facilement approchables dans diverses structures (écoles, associations, etc.). Ces cellules doivent être simplement joignables, avec des numéros verts, et un taux de décrochage de 100%.
Une coopération des différents professionnels intervenants
Il existe un grand nombre de professionnels intervenants et interagissant dans le cadre des brutalités faites aux enfants. En effet, les établissements scolaires et médicaux peuvent souvent être en première ligne pour constater. Ensuite, l’assistance sociale, les forces de l’ordre, les associations, les centres d’aides et cellules d’accueil peuvent prendre le relais.
Il est donc important, pour le bien de l’enfant, que l’ensemble de ces professionnels travaille ensemble, qu’il y ait une complémentarité de leurs rôles. Pour ce faire, nous devons passer par la mise en place de formations communes et d’une facilitation de la communication.
Pour plus d’informations, vous pouvez aller consulter l’association : http://stopveo.org/
Gwen