Monster Manual (ou Manuel des Monstres – Version française) est le premier supplément de la gamme Dungeons & Dragons 5e édition traduit en français. Édité par Gale Force Nine et traduit/distribué par Black Book Éditions, ce livre de 352 pages est prévu pour mi-juillet 2017. Il propose d’agrémenter vos plus belles aventures de medieval fantasy à coups de monstres de tous poils !
On décortique (pas vraiment) le Monster Manual de Dungeons & Dragons 5
Une fois n’est pas coutume, ma critique vous épargnera le décorticage du Monster Manual. Tout d’abord parce qu’il ne sert à rien de résumer la table des matières. Celle-ci se contente de répertorier les quelques centaines de monstres classés par ordre alphabétique dans le bouquin. Certains monstres donnent en outre lieu à des sous-catégories (comme les différents types de dragons, par exemple). L’ouvrage se termine par deux annexes, l’un dédié aux créatures plus anodines (et des animaux pour un druide métamorphe…) et l’autre aux PNJ. Enfin, un index de 2 pages donne sur la couverture.
Avant le bestiaire à proprement parler, le Monster Manual propose une introduction de 7 pages. Celle-ci débute par de basiques conseils pour le MJ, avant de situer les monstres dans le contexte de D&D5. Qu’il s’agisse de leurs lieux de prédilection, leurs activités, leurs caractéristiques physiques ou encore leurs alignements, le livre démarre bien et permet même aux néophytes de saisir l’intérêt du manuel. L’introduction se termine sur quelques pages dédiées aux statistiques et aux règles liées aux monstres (leurs points de vie, les XP qu’ils rapportent, leur classe d’armure, etc.) ainsi qu’aux créatures légendaires. Bref, un premier contact concis mais riche en informations.
Supplément : l’indispensable triptyque de D&D
Impossible de mieux résumer l’intérêt du Monster Manual que le livre lui-même : “Chaque page de ce livre est une véritable source d’inspiration“. C’est exactement la question que je me pose quand je lis un supplément de jeu de rôle : va-t-il m’inspirer à raconter de meilleures histoires ? Va-t-il étoffer mon univers ? Et surtout, va-t-il contribuer à donner du relief et de la profondeur à mes scénarios ? Des questions qui paraissent bêtes ou qui peuvent même être prises pour acquises… et pourtant, c’est là l’essence même d’un supplément. Se mettre entièrement au service du jeu et nourrir l’imagination du MJ. Et oui, même un “simple” bestiaire peut contribuer à cet objectif.
Dans le cas de Dungeons & Dragons 5, inutile de revenir en détails sur le triptyque Manuel des Joueurs – Guide du Maître – Manuel des Monstres. Il s’agit des trois ouvrages indispensables pour tout bon MJ friand de donjons riches en loot et mal fréquentés. Certes, en théorie, le Manuel des Joueurs suffit. Mais dans la pratique, le joueur qui se contentera du livre de base passera à côté d’une mine d’or d’idées. Le Monster Manual remplit en effet très bien son rôle de supplément. Les descriptions de chaque monstre permettent de s’imprégner du caractère de la bête, de son attitude mais aussi des enjeux qu’elle pose. Rappelons finalement que ce Monster Manual constitue le point culminant d’une oeuvre qui n’a cessé de s’étoffer au fil des décennies. Il s’agit de la compilation ultime que tout bon “donjoniste” doit avoir dans sa ludothèque.
Design et lisibilité : monstrueusement beau
Le premier Monster Manual de Dungeons & Dragons remonte à 1977. Et les dessins ressemblaient à l’image ci-contre. Depuis, les illustrations ainsi que les descriptions ont évolué, reprenant ce qu’il y avait de meilleur dans les éditions précédentes. J’ai pour ma part découvert le jeu avec l’édition 3.5 et je pouvais feuilleter le bestiaire des heures durant sans me lasser. Le bouquin débordait d’informations qui faisaient rêver le rôliste en culotte courte que j’étais !
Ce nouveau Monster Manual perpétue cette tradition et donne du grain à moudre grâce au lecteur créatif. Il peut par ailleurs compter sur un agencement des informations efficace : description globale de la bête (ou de l’espèce), informations complémentaires (personnalité, antre, etc.), fiche technique, caractéristiques… Tout est bien structuré et permet de s’y retrouver facilement. Le seul défaut que je soulignerais – celui d’un perfectionniste qui ne se soigne pas – serait l’alignement à gauche du texte. Je suis un adepte des textes justifiés car je suis convaincu qu’ils contribuent au confort du lecteur. Heureusement, le regard se porte en premier sur les superbes illustrations qui relèvent de ce qui se fait de plus beau (et plus classique !) dans du med-fan.
Conclusion : Les donjons vont devenir dangereux…
Inutile de s’attarder sur le Monster Manual de Dungeons & Dragons 5. Le lecteur un tant soit peu averti sait à quoi s’attendre. La seule information supplémentaire que lui apportera cette critique, c’est la promesse tenue de l’éditeur. Reste que nous sommes face à un bestiaire. Son utilité reste donc très pratique. La question était de savoir si elle ajoutait une plus-value au Player’s Handbook sorti récemment pour les rôlistes qui attendaient désespérément une version française. Et la réponse est oui, clairement. Le bon fan de Dungeons & Dragons ne devrait pas passer à côté de Monster Manual qui remplit parfaitement son rôle de supplément et de bestiaire. Reste plus qu’à attendre le Dungeon Master’s Guide en français et la bande est au complet. Entre temps, je vous laisse avec ces quelques illustrations :
À bientôt sur Sitegeek,
Musa
Verdict
Supplément
Design et lisibilité
Le plus célèbre des jeux de rôle sort enfin un manuel des monstres en phase avec les règles et l'univers de sa dernière édition, et en français s'il vous plaît. Les rôlistes allergiques à l'anglais n'ont plus d'excuse...
Pas facile de critiquer un catalogue, mais pour le coup, c’est bien écrit ! Vivement la sortie !
Non, en effet, ce n’est pas facile. Mais quand le travail est bien fait, l’inspiration vient :-)