Thor n’a jamais vraiment été la série la plus sophistiquée du Marvel Cinematic Universe… mais ça, c’était avant ! Avec Thor Ragnarok, le fils d’Odin change de look et prend une tournure plus déjantée et explosive que jamais.
Enfin un bon film pour Thor ?
Dès que ça parle de super héros, je suis plutôt bon public. Plus indulgent que d’habitude, je n’en oublie pas d’être un minimum critique. D’autant que vers la fin de la Phase 2, le MCU a connu un petit coup de mou. Des films solo divertissants, un Avengers 2 moins captivant, des scénarios de plus en plus cheap… Après Doctor Strange, je pensais sincèrement que les films Marvel étaient relégués au rang de divertissantes prestations commandées. Un constat renforcé par un Gardiens de la Galaxie : Vol. 2 médiocre (y a pas d’autre mot !).
Est arrivé l’excellent Spider-Man Homecoming, qui m’a redonné espoir. Il ne manquait plus que le trailer de Thor Ragnarok pour me convaincre d’un retour en force, avec une ambiance rétro, des combats monumentaux, et surtout Ragnarok. Un terme à faire frétiller les lecteurs de la BD… mais qui perd malheureusement toute son essence dans ce film qui porte bien mal son nom. Mais qu’importe, puisqu’on se tord de rire du début à la fin, n’est-ce pas ?
Enfin un Thor qui pète de partout !
Entre nous, personne ne pense à Thor quand on parle des meilleurs films Marvel. Le dieu de la foudre ne brille que dans ses apparitions en groupe aux côtés des ses camarades Avengers. C’est triste, dans la mesure où le background divin du personnage aurait dû nous offrir un spectacle d’une autre ampleur. Heureusement, Thor Ragnarok a laissé de côté son pseudo-drama et son esthétique terne pour une vision plus colorée et explosive. Les effets pullulent à l’écran, maîtrisés pour la plupart avec soin. Le combat tant attendu entre Thor et Hulk tient ses promesses, tandis que les scènes d’action renvoient à tout ce qu’on peut attendre d’un héros d’une telle envergure.
Cependant, ne comptez pas sur une photographie artistique. Thor Ragnarok n’est pas forcément beau ou moche, il s’attelle surtout à divertir le spectateur en s’assurant que l’écran soit en mouvement permanent. Un personnage qui attaque par-ci, un joli décor par-là, ou encore un combat titanesque au milieu. Il est visuellement impossible de s’ennuyer en regardant le film. Une fois qu’on creuse, cela dit, on note quelques défauts gênants. Des images de synthèse qui donnent l’impression d’assister à une cinématique de jeu vidéo, par exemple, ou quelques écrans verts trop visibles. Enfin, à l’esthétique asgardienne des volets précédents s’ajoute un nouveau terrain de jeu, complètement décalé et qui justifie l’ambiance années 80 des bandes-annonces.
Thor Ragnarok : la parodie
D’ailleurs, les trailers laissaient penser que Thor Ragnarok nous offrirait un cadre plus léger que ses aînés. C’est le cas. Le scénario est inintéressant et ne sert strictement à rien. À ce stade, j’ignore complètement l’impact qu’il pourrait avoir sur l’univers Marvel. L’histoire tient sur un timbre poste et le personnage de Hela, antagoniste ultime aussi balèze que badass, s’avère finalement très caricatural. Les quelques éléments narratifs qui auraient pu provoquer d’intéressants rebondissements sont peu valorisés. Bref, nul ne retiendra Thor Ragnarok pour son scénario. Celui-si se contente juste de raconter que Hela, la soeur de Thor et Loki, est sortie de sa prison cosmique pour annoncer l’Apocalypse (manque plus que le rire maléfique).
Et bizarrement, c’est pas si grave ! Car cette fois, le film se prend moins au sérieux et compense par un humour magistral ! J’ai ri seul comme un idiot un nombre incalculable de fois durant la projection. Jeux de mots pourris, scènes embarrassantes, séquences intenses brisées par une vanne, retournements de situation inattendus… À la limite, on pourrait même reprocher à Thor Ragnarok de miser tout sur l’humour et de négliger le reste. Les scénaristes ont dû s’attarder sur les plaisanteries au point de vouloir en caser une. dans. chaque. scène. On frôle l’indigestion, on croirait même à l’auto-parodie, mais les blagues font généralement mouches. Dommage que ce soit au détriment d’un cadre aussi riche et intéressant que celui de Ragnarok.
Une belle bande de comiques
Bon, d’accord, Thor Ragnarok est drôle… mais… c’est tout ? Oui et non. Oui, car c’est clairement ce qu’en retiendront les spectateurs. Non, car le film compte sur un casting qui contribue dans son entièreté à l’ambiance parodique du film. Chris Hemsworth propose une version plus drôle et attachante de Thor, moins intense et coincée que dans les volets précédents. Tom Hiddleton continue d’incarner un Loki classe, touchant et espiègle (un cocktail unique). Quant à Cate Blanchett, elle déçoit dans le rôle de Hela, déesse de la mort. On ne peut toutefois lui jeter la pierre, tant l’écriture nuit à son personnage. La pauvre se contente d’être un vilaine qui veut contrôler l’univers avec son armée et qui doit se déhancher de manière improbable dans son armure moulante. On a vu plus subtil, comme antagoniste.
Je ne reviendrai pas sur les rôles de figuration d’Idris Elba et de Karl Urban (quel gâchis !). Tessa Thompson incarne quant à elle assez bien son personnage stéréotypé de mercenaire je-m’en-foutiste, à la personnalité bien tranchée et plutôt attachante. Dans l’esprit comique de Thor Ragnarok, deux rôles sortent du lot. Le Grand-Maître d’une planète déjantée d’abord, incarné par un Jeff Goldblum magnifique. Son humour détendu, inconscient et innocemment cruel donne toute sa saveur au film. Ensuite Korg, un alien révolutionnaire aussi courtois que déterminé, interprété à merveille par le réalisateur du film himself, Taika Waititi.
Ragnarok tombe dans l’eau, qu’est-ce qui reste ?
Avec son ton léger et son humour dopé, Thor Ragnarok devrait plaire au plus grand nombre. Les fans de comics, eux, risquent de froncer les sourcils. Pour cause, le détournement grotesque du personnage de Ragnarok ou encore de l’arc narratif du même nom. Marvel nous avait fait le même coup dans Captain America : Civil War mais ici, on atteint un tout autre niveau. Thor Ragnarok aurait pu porter une tonne de titres plus pertinents, la dimension “ragnarokienne” se limitant à un ultime rebondissement sans conséquence notable (du moins, dans ce film-ci). Dans l’absolu, ce n’est pas très grave mais il y a erreur sur la marchandise et ça, c’est jamais cool.
Relax, Thor, ça fait du bien…
Après deux épisodes franchement moyens, Marvel sort le grand jeu pour Thor Ragnarok. Un film extrêmement divertissant, tant par son humour qui flirte avec l’auto-parodie que son esthétique explosive, malgré quelques défauts. Les 2 heures du film se passent en multipliant les fous rires et les scènes d’action aussi dynamiques qu’improbables. En s’émancipant de l’aspect dramatique mal amené des volets précédents, Thor Ragnarok propose une expérience plus légère et accessible, quitte à n’avoir de Ragnarok que le nom. Si les fans de la BD risquent de bouder ce dernier point, le grand public devrait adorer !
Plus d’infos sur le site officiel du film de Thor Ragnarok.
Quant à moi, je vous dis à bientôt sur Sitegeek.fr,
Musa
Bande-annonce
Oui, je connais mais j’avais pas regardé. Après avoir vu Thor, j’avoue que j’ai bien envie… :-)
Si tu as aimé ce thor, regarde le film “What we do in the shadow” (en vo, la vf est juste immonde) du même réal, tu va adoré !