Avec l’arrivée de Star Wars : Le Réveil de la Force (Episode VII), on pensait les sauts dans le temps révolus. Que nenni ! Disney a trouvé le bon filon pour se goinfrer de fric exploiter la licence jusqu’au bout et nous propose un nouveau retour dans le passé. Ce qui donne la sortie demain de Rogue One : A Star Wars Story. Un film perfectible et qui peine à démarrer mais qui se termine en apothéose.
Du Star Wars sans la Force ?
Cette critique est celle d’un fan de la saga de George Lucas. Je le précise afin de situer l’angle depuis lequel je m’adresse aux lecteurs. Si Rogue One : A Star Wars Story figurait parmi les films que j’attendais cette année, j’étais perplexe. Pour plusieurs raisons. Tout d’abord, l’histoire que raconte le film (le vol des plans de l’Etoile de la Mort) était déjà abordé dans le jeu vidéo Star Wars : Dark Forces. Pour beaucoup de fans, cette référence devient donc caduque. Qu’à cela ne tienne, ce premier film de la Star Wars Anthology reste pertinent, surtout quand on se souvient de la scène où il est question de ces plans dans l’Episode IV : Un Nouvel Espoir (je reste cryptique, je sais, mais je ne souhaite pas vous spoiler).
Bref, c’est donc avec une saine curiosité que je suis entré dans la salle IMAX fraîchement retapée du Kinepolis Bruxelles. Avant la projection, je savais qu’il n’y aurait pas de générique de début… mais je ne comprends toujours pas pourquoi. La mention “Dans une galaxie lointaine…” doit automatiquement être suivie du texte défilant, marque de fabrique de Star Wars. Cette volonté de se démarquer de la saga m’a vite gêné. Un sentiment confirmé par la musique d’introduction qui ressemblait à une version bon marché du thème de John Williams. Un comble, sachant que ce fameux thème conclut le film.
Star Wars crescendo
Ce préjugé aurait pu m’accompagner tout le film. Il a bien failli, d’ailleurs. Il faut en effet diviser Rogue One en deux parties. La première, qui présente un peu vite les protagonistes, reste plutôt fade. Elle enchaîne également les maladresses scénaristiques, avec des incohérences et des dialogues téléphonés tant ils sont éculés. Résultat : on peine à s’identifier à Jyn Erso, l’héroïne du film, interprétée par Felicity Jones. L’actrice ne brille pas à l’écran mais remplit sans problème son cahier de charges. De même pour le reste du casting, qui multiplie les stars, dont Mads Mikkelsen, Donnie Yen, Forest Whitaker ou encore Alan Tudyk, qui aura la lourde charge d’assurer la caution comique du film. Il s’en sort d’ailleurs plutôt bien, malgré l’absence palpable de C-3PO. Dans l’ensemble, aucun acteur de Rogue One ne sort du lot mais tous offrent une prestation correcte.
Si la première moitié m’a donné la désagréable impression de regarder une contre-façon bas de gamme de Star Wars, la seconde a rectifié le tir. Le film gagne en intensité, remplace ses dialogues maladroits par des tirades plus inspirées (ou presque). Le troisième acte est tout simplement grandiose et renoue le fan lambda avec tout ce qui fait un bon Star Wars. Bataille épique, explosions, profusion de blasters, situations dramatiques… tous les ingrédients sont réunis. Bien qu’il se soit réapproprié la saga, Gareth Edwards (Godzilla) et son équipe gèrent parfaitement la caméra et nous proposent des scènes d’action effrénées qui explosent la rétine.
Un Star Wars en dents de scie mais avec du bon fan service
Mais ce ne sont pas seulement l’action et l’intensité du dernier acte qui plairont aux fans de Star Wars. Ce sont aussi les multiples clins d’oeil et toutes les références de l’univers dont s’inspire Rogue One. Ceux-ci allant de batailles spatiales entre X-Wing et Chasseurs Tie ou encore les caméos que je me garderai de dévoiler. Les scénaristes sont parvenus à habilement intercaler l’histoire de Rogue One dans la saga. Plus on avance, plus le film s’insère avec délicatesse, laissant le spectateur sur un bon feeling au générique de fin. À ce stade, on ne peut d’ailleurs même plus parler de spin-off mais bien d’un épisode 3.5.
Si la maîtrise de la caméra et des effets spéciaux ne fait pas de doute, Rogue One n’en reste pas moins irrégulier. J’ai déjà abordé l’écriture des dialogues maladroits (surtout durant la première moitié). La technique n’est pas en reste. Rien à dire sur le cadrage mais je me souviens avoir tiqué concernant le montage à quelques reprises. La première, intervenant au début du film, met par exemple en scène une situation complètement illogique (si après avoir vu le film, vous voyez de quoi je parle, n’hésitez pas à l’écrire en commentaire). Cette irrégularité touche également certains usages de la technologie moderne, comme les images de synthèse. Après tout, en reprenant une histoire ayant débuté il y a 40 ans, difficile de reprendre toutes les références visuelles sans recourir à cette technologie. Et là, vous verrez très vite de quoi je parle car ça pique les yeux !
Rogue One : rassurez-vous, la Force est toujours là !
Peut-être est-ce parce que j’avais revu mes attentes à la baisse mais Rogue One : A Star Wars Story m’a plu. C’était pourtant mal parti, avec un début terne, un rythme mou et des dialogues peu convaincants. Heureusement que la seconde partie a inoculé une dose de Force dans tout ça. Avec ses références, son action bien dosée et sa caméra maîtrisée, Rogue One parvient à relativiser ses défauts. Peut-être n’atteint-il pas le degré de justesse du Réveil de la Force mais il s’insère parfaitement dans l’univers, si bien qu’il m’a donné envie de revoir la saga. On ne lui en demandait pas plus. Rendez-vous maintenant en 2018 pour le film de la Star Wars Anthology dédié à Han Solo.
Pour plus d’infos, rendez-vous sur le site officiel de Rogue One : A Star Wars Story
Sur ce, que la Force soit… bon d’accord, je ne vous la fais pas !
Musa
La pièce manquante de la Force
Bande-annonce :
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