Justice League était l’occasion pour DC de redorer son blason une bonne fois pour toutes au cinéma ! Malgré quelques améliorations notables, le film ne répond pas à toutes nos attentes…
DC VS Marvel : la fin d’une injustice ?
Je le dis d’emblée : je préfère DC à Marvel. Attention hein, j’adore les deux univers mais j’ai toujours eu un penchant pour la genèse plus sombre et plus complexe des personnages DC. Le monument Batman justifie à lui seul ce penchant, aussi attendais-je beaucoup de Justice League ainsi que des volets précédents. Man of Steel et Batman v Superman : L’Aube de la Justice, tous deux perfectibles et loin d’être aussi mauvais que ne l’affirmaient certains, nous faisaient miroiter *le* film qui allait marquer un tournant dans la rivalité culturelle entre DC et Marvel. Avengers allait enfin trouver un adversaire commercial à sa taille.
Après la projection de Justice League, hélas, la bande à Batman accuse toujours un retard et un manque d’identité affirmée. Mais dans l’ensemble, le film s’avère cohérent malgré ses maladresses et promet – si le succès commercial est au rendez-vous – une suite enfin digne du matériau de base. On y croit, on y croit !
L’Avengers du pauvre ?
Crevons l’abcès. Comme le volet précédent, Justice League souffre d’un scénario bancal. C’est pas faute de démarrer sur les chapeaux de roue, en présentant brièvement mais ingénieusement chacun des nouveaux protagonistes. Le grand méchant du film et son histoire sont rapidement mis en scène et le décor est planté. La Terre est sur le point d’être envahie, Batman ne peut combattre seul, il lui faut alors assembler une équipe. La première moitié se déroule donc à un rythme convenable, avec des rebondissements peu nombreux mais logiques, et des interactions créant une bonne dynamique de groupe. Par contre, le début aborde aussi un contexte mondial fragile, suite à la disparition de Superman. Un pitch très intéressant mais jamais exploité dans le film. What happened?!
Après un retournement majeur, la seconde moitié voit le rythme baisser, jusqu’à une fin “anti-climactique” assez décevante. Pas mauvaise dans l’absolu mais loin de ce qu’on pouvait attendre d’un film titré Justice League. Plusieurs personnes à la projection avaient d’ailleurs l’air de se demander : “Quoi, c’est fini ? Non c’est pas possible, y a surement un twist…”. Il n’y en a pas. Du coup, on a l’impression d’avoir visionné la fin d’un épisode de série type Power Rangers. Ou d’un Avengers : L’Ère d’Ultron. On ne peut d’ailleurs s’empêcher de voir des similitudes, si ce n’est que Justice League ne recrée pas l’ampleur de son concurrent qu’il imite mal, tandis que sa conclusion fait l’effet d’un pétard mouillé. La seule utilité de Justice League, c’est d’avoir rassemblé l’équipe. Une grosse intro, en somme. Attendez… c’est pas ce qu’on avait reproché à BvS, justement ?
Justice League Assemble!
Si la trame se fourvoie et se cantonne au divertissement quelconque sur la fin, les personnages bénéficient d’une plus grande attention. Pas forcément réguliers et traînant quelques gimmicks regrettables (genre Cyborg qui s’écrie “Booyah” ou Aquaman “My Man!” en pleine scène d’apocalypse… bye bye, crédibilité) mais tout de même soignés. Gal Gadot, très décevante dans un Wonder Woman qu’on nous a vendus comme un film féministe (ce qu’il n’est pas) parvient enfin à varier son jeu. En ressort une héroïne un peu plus riche (c’est déjà ça). L’interprétation de Jason Momoa dans le rôle d’Aquaman s’avère également correcte, voire drôle, malgré un personnage monomaniaque (qui a tout de même droit à une scène collector !).
Pour Flash, je suis plus mitigé. Ezra Miller force le trait comique, en nous rappelant presque de rire à chaque plaisanterie. Si, si… rigolez. Mais rigolez ! Ce qui n’empêche pas certaines blagues de faire mouche mais celles-ci se retrouvent presque toutes dans la bande-annonce. C’est finalement Ray Fisher, alias Cyborg, qui a droit au personnage le plus nuancé. Tantôt drôle (même involontairement), tantôt badass, le héros jouit d’une aura qu’on a hâte de retrouver dans son film en 2020. Enfin, Batman semble à la traîne face à tous ces personnages imposants mais n’en perd pas sa stature pour autant. On sent toutefois qu’il est sous-exploité, ce qui n’a rien de surprenant en seulement 2 heures de film. C’est d’ailleurs l’un des défauts du film, bien trop court pour être abouti. Et il y a peu de chances de voir une version longue donc va pour la frustration !
Ça tape pas assez fort !
On retrouve la patte de Zack Snyder dans la réalisation, même si celui-ci a dû relégué son projet suite à sa situation personnelle. Comme souvent ces derniers temps, Justice League affiche quelques ratés visuels. Quelques écrans verts foireux par-ci, d’autres visages en plastique par là, le film n’est pas exempt de défauts. D’autant qu’après l’introduction qui annonce un choc des titans, la fin fait “pssscht” et la consécration tant attendue n’arrive jamais. Ce qui n’empêche pas Justice League d’être un joli film, en dehors de ces quelques défauts. Les effets d’éclair et de vitesse entourant Flash sont magnifiques. Le film en abuse, d’ailleurs, contrairement aux effets hydrauliques tout aussi majestueux d’Aquaman, qui nous laissent sur notre faim.
Bien qu’ils soient moins grandioses que le combat contre Doomsday (oui, c’est bizarre…), les affrontements restent suffisamment nombreux et divertissants. Mais comme indiqué plus haut, on a l’impression de visionner un épisode lambda plutôt que Justice League, le film qui devait tout faire péter (si, c’est ce qu’on voulait tous et vous le savez très bien !). Du reste, l’esthétique ne paie pas de mine, certains plans sont judicieusement choisis mais on ne retiendra certainement pas Justice League pour sa photographie. J’ai d’ailleurs bien peur qu’on en retienne peu de choses, finalement.
S’il suffisait d’aimer…
C’est là que je vais vous surprendre car malgré tous les défauts qui ont attiré mon attention, j’ai beaucoup aimé Justice League. Le film est loin d’être excellent, je doute même qu’il soit mémorable. La postérité s’en souviendra probablement comme du film qui a enfin réuni la Ligue des Justiciers sur grand écran et c’est tout. Mais à l’heure où j’écris ces lignes et après avoir digéré le film, je peux dire que j’ai passé un bon moment. Malgré un rythme en chute libre sur la fin, je n’ai pas vu le temps passer. Les scènes d’action m’ont procuré du plaisir et l’humour, bien qu’irrégulier, m’a arraché quelques rires sincères. Par ailleurs, le film tease une suite intéressante (oui, encore…) et j’espère sincèrement qu’elle verra le jour. Bref, j’ai beaucoup aimé Justice League. Malheureusement, ça ne suffit pas à en faire le film qu’il aurait dû être…
D’autres fans de DC dans la salle ? Justice League vous a plu ? Ou vous n’osez pas le voir ? Dites-nous tout en commentaires !
À bientôt sur Sitegeek.fr,
Musa
Bande-annonce
J’ai adoré Man of Steel. Je le range comme l’équivalent du Batman Begins. J’aime la vision “chrétienne” (oui car Superman est un Christ extra-terrestre – ce qui est un blasphème du reste lol), j’aime le fait qu’il soit puissant et invincible. J’ai apprécié les scènes de combat et les destructions car oui ce sont des êtres dévastateurs et il fallait faire comprendre que l’on est pas dans avenger où seulement une petite partie de manhatan est dévasté alors que l’on a des types comme Hulk, Thor ou Loki… Et ce que j’ai adoré par dessus tout ce sont les “coups soniques” (les effets des coups de poing) qui sans trop en faire montre la puissance.
=> Et c’est une des raisons pour laquelle j’apprécie la Justice League. Le Superman tient son rôle de superman. Ce n’est pas avenger où une Veuve Noire ou une Panthère Noire sont égaux à un Hulk ou à un Thor…
Après concernant le début, personnellement je n’ai pas aimé (surtout la scène scandaleuse où un blanc soit disant agresse une femme et un enfant islamique… c’est signé anti trump et tellement pitoyable) et j’ai rien compris à cette histoire du manque d’espoir… à croire que Superman est devenu un Dieu et que les terriens sont ses croyants. Surtout qu’il n’y a aucun lien entre ça et la fin.
Comme toi, finalement j’ai trouvé intéressant que Cyborg prenne en profondeur et devienne finalement l’un des personnages moteurs du film. Comme tu l’as écrit, la scène du lasso avec Aquaman est sympa mais hormis ça il laisse passé une désagréable sensation d’inutilité. Hors s’il y a bien un personnage que j’aime bien dans DC, c’est Aquaman car son univers est riche (comme Thor dans marvel, alors que Namor est inintéressant).
Wonder Woman m’a aussi un peu laissé sur ma faim… elle est certes d’un cran inférieur à superman, mais sa faiblesse m’a paru trop grande. Flash m’a aussi déçu, mais il est présenté comme un gamin n’ayant pas encore exploiter l’ensemble de ses pouvoirs. Il fait le show et les scènes lui vs superman sont bien.
Enfin Batman, et bien il a été fidèle à sa faiblesse d’être humain. Il est le cerveau, pas les muscles. Cependant si dans un dessin animée Justice League sa faiblesse est maquillée dans le scenario, dans le film elle est trop visible.
J’ai trouvé le méchant fade et moche (CGI). Le concernant, il est venu comme il est parti: insignifiant.
->Une chose m’a choquée, c’est la scène de combat antique. On y voit des Dieux, notamment Zeus, or celui-ci est dit aussi fort que le Père des Nouveaux Dieux, donc capable d’affronter Darkseid. Par conséquent il aurait dû terrasser en solo le Steppenwolf. A moins que ce soit encore pour souligner que Superman est bien plus fort.
Enfin, il manque quelque chose d’important: c’est la bande sonore… pas de musique magistrale, pas d’ambiance musicale captivante. On peut aimer LOTR, mais sans sa bande son, ce n’eut jamais été le succès… Et c’est ce qu’il y a dans les marvel, une bande son rythmée et immersive.
=> bref comme toi j’ai bien aimé le film, mais je comprends aussi son échec.
Salut et merci pour ton commentaire. Des choses intéressantes, je vais avoir du mal à rebondir sur tout.
Pour reprendre la supériorité de Superman au reste, je n’ai aucun souci. Le problème ici, c’est le manque d’adversité. En gros, Superman arrive et règle tout… c’est d’autant plus idiot que tout le film repose sur un postulat : “on ne peut pas y arriver seuls”. En gros, faut qu’un groupe se crée. Mais ici, on peut enlever tout le monde au groupe, tant que Superman reste, c’est réglé.
L’autre point où je suis en désaccord, c’est le message anti-Trump. Je regrette son exécution et je regrette aussi le fait qu’il ne soit pas exploité. J’aurais aimé qu’on aborde beaucoup plus cet aspect du film. Quant à la “femme islamique”, de grâce, ça s’appelle une “musulmane” :D Et oui, la manière dont c’est montré est assez simpliste et ne propose aucun développement supplémentaire, néanmoins, ça illustre une réalité aussi. Être musulman.e de nos jours aux États-Unis (ou être noir, gay, etc.), c’est franchement pas glorieux. C’est même dangereux selon les endroits car il existe des mouvements qui leur sont très hostiles en Amérique (et ailleurs). De la même manière qu’être gay ou noir dans certains pays (l’Arabie saoudite, par exemple), c’est loin d’être du luxe. Je pense que c’est le rôle de la culture que de dénoncer ça. En revanche, je pense qu’il faut le faire avec intelligence et en créant vraiment des interactions entre les personnages plutôt que de nous montrer ça de manière si insipide. Après, cette scène dont tu parles, moi je l’ai déjà vue en vrai et c’est atterrant… donc finalement, le film parle de quelque chose de vrai. Il le fait juste beaucoup trop sommairement à mon goût.
L’avengers du pauvre quoi, arrêter de faire des articles pourrie et sans intérêt vous n’y connaissez rien, moi je dirait Avengers la Justice League du pauvre, Justice League le meilleur film DC jusqu’à maintenant point.
Merci pour votre commentaire. Dommage qu’il ne réponde pas aux arguments que j’avance. Par ailleurs, si vous jugez nos articles sans intérêt – et c’est parfaitement votre droit -, je vous invite vivement à ne pas perdre de temps à les lire ni à les commenter.
Malgré tout, je vous souhaite de passer une excellente soirée.