Dystopie, régime autoritaire, disparition, courses-poursuites, mystère, complot… Seven Sisters avait tous les ingrédients pour nous livrer un bon thriller. Encore fallait-il bien les cuisiner !
Comment transformer une bonne idée en navet
En tant qu’amateur de cinéma (et geek, de manière générale), rien ne m’agace plus qu’une bonne idée gâchée. Un bon concept, un bon scénario, une bonne mise en scène, de jolis effets… Peu importe l’angle du réalisateur, celui-ci doit être traité avec soin et intelligence. Seven Sisters cumule les idées intéressantes mais se crashe lamentablement avec un traitement de plus en plus mauvais tout au long de ses deux heures.
Prenons le pitch de départ : une société proto-apocalyptique fin du 21e siècle où les ressources manquent pour nourrir la population mondiale. Les OGM sont la seule solution mais – pas de bol ! – cela augmente les chances d’avoir des jumeaux et plus. Résultat : on instaure une loi interdisant plus d’un enfant par ménage. Seulement voilà, un grand-père qui vient de perdre sa fille en couche décide de garder ses septuplées fraîchement nées. Nommées selon les jours de la semaine, ces sept soeurs incarnent une seule personne, Karen Settman. Nul ne peut savoir qu’elles sont plusieurs… jusqu’au jour où l’une d’entre elles disparaît. L’idée est plutôt bonne. Aussi ne peut-on que regretter sa tournure trop prévisible et la fin attendue pour le spectateur, avec des rebondissements insensés et une progression incohérente. Oui, tout ça pour ça.
Une actrice pour le prix d’une
Incarner plusieurs personnages n’est pas une mince affaire. Le brillantissime James McAvoy nous l’a rappelé avec le modeste et très bon Split en début d’année. Je ne connaissais pas bien Noomi Rapace avant Seven Sisters et j’espère vraiment qu’elle joue mieux dans ses autres films. D’autant qu’ici, elle démarre plutôt bien. Ses sept interprétations ont l’air assez marqué et on reconnaît plus ou moins facilement chaque soeur. Mais à mesure que les minutes défilent, on assiste à une homogénéisation des personnages ou à des traits tellement forcés qu’on n’y croit pas une seule seconde. Pire, on a du mal à s’y attacher. Peut-être est-ce dû au léger accent de Rapace (et non, l’accent n’est pas voulu, dans la mesure où l’actrice qui joue sa jeune version n’en a pas).
Sachant que Rapace porte Seven Sisters sur ses épaules avec sept rôles, difficile de se rabattre sur le reste. Quand bien même, le jeu des autres acteurs est plus catastrophique encore. Que dire en effet des Mulder et Scully du pauvre, censés incarner les policiers impitoyables qui pourchassent les sept soeurs ? Ou encore de la romance avec un personnage qui, en plus d’être mal interprété, ne sert pratiquement à rien (si ce n’est à justifier un rebondissement aussi prévisible que mal amené) ? Même Glenn Close fait peine à voir en simili-Trump pas crédible pour un sou. Le seul acteur qui offre quelques bribes d’espoir est Willem Dafoe, le grand-père… qu’on ne voit pas plus de 7 à 8 minutes durant tout le film.
Sci-fi thriller façon nanar
Comme indiqué plus haut, le film partait pourtant d’une bonne idée. Entre les réflexions sur la surpopulation mondiale, la responsabilité nord-occidentale, la montée d’un régime autoritaire oeuvrant pour le “plus grand bien”… Seven Sisters avait de la substance. Il proposait une réflexion potentielle sur nos modes de vie et la dichotomie entre nos désirs égoïstes et les besoins de l’humanité ainsi que de la planète. Soit ce qu’on attend d’une oeuvre de science-fiction d’anticipation.
Au bout d’une demi-heure, tout s’écroule. On tombe dans un thriller maladroit qui propose tout de même quelques jolies scènes d’action, avec une violence brutale mais pas gratuite pour autant (c’est assez rare pour le souligner). Au contraire, ces quelques sursauts de qualité témoignent de l’intensité et du sérieux de la situation. Dommage que le reste de Seven Sisters ne soit pas de la même qualité ou qu’il tombe dans des facilités et non-sens narratifs. Comme cette scène censée représenter l’épanouissement sexuel d’un personnage en plein milieu du film… à l’heure où les gens sont pourchassés, violemment arrêtés ou tués. Logique.
Un téléfilm qui a vu trop grand
Au final, malgré ses bonnes idées et les prémices alléchantes de son scénario, Seven Sisters trouve sa place dans la filmographie de Tommy Wirkola, entre Hansel & Gretel et d’autres films peu connus du grand public. Un film quelconque qui se regarde un samedi soir alors qu’on zappe et ne trouve rien ailleurs. C’est d’autant plus frustrant que Seven Sisters avait tout ce qu’il fallait (peut-être en dehors d’acteurs secondaires crédibles…) pour être à tout le moins un bon film. Il sort au cinéma (et sur Netflix normalement) le 30 août et je vous invite à le regarder pour vous forger votre opinion. La mienne est assez claire et sincèrement, je le regrette.
Une fois que vous y aurez jeté un coup d’oeil, n’hésitez pas à confirmer ou réfuter cette critique en commentaires !
En attendant, je vous dis à bientôt sur Sitegeek.fr,
Musa
Bande-annonce
Seven sisters un navet…??? Qu est ce qu il faut pas lire comme connerie…même si c est pas un super film, il reste bien monté. Le scénario est intéressant et la fin n est pas prévisible…vous avez suivi une école de cinéma ou un truc du genre pour oser une critique pareil…chui sûr que vous êtes du genre à adorer par contre le dernier Alien Covenant…..je connaissais pas votre site mais c est de la daube si vous jugez tous les films comme ça !!
Cher Monsieur, j’ai hésité avant de répondre car je ne réagis pas à l’impolitesse, d’ordinaire. Néanmoins, je vous invite, si vous estimez que notre site est de la daube sur la base de cet article, à ne plus le consulter. Si, en revanche, vous êtes prêt à mener une discussion en bonne intelligence entre gens matures et respectueux, le fil de commentaires est là pour ça. Et je me ferai alors un plaisir d’y réagir à mon tour. En attendant, je vous souhaite une excellente journée !