Sonos renouvelle sa gamme avec une nouvelle version de la Play:5, sa grande enceinte connectée. Style raffiné, son bluffant, le « petit » monstre enthousiasmera néophytes et mélomanes. Mais pas les amateurs de systèmes libres et ouverts.
Une après-midi avec la nouvelle Sonos Play:5
[MAJ 11 mai 2016] : Camille nous a sollicité sur Facebook. Elle a bien fait. Nous avions fait une confusion entre l’entrée Jack, qui est bien présente, et l’absence d’entrée optique. L’article a été corrigé en ce sens. Merci à elle !
Sonos n’avait pas le choix. Les Californiens, rois de l’enceinte connectée et du système multiroom, ont vu débarquer tout un tas de concurrents, qui contestent leur suprématie. La marque a plutôt bien résisté, grâce à sa communauté de fans, toujours plus fidèles et amoureux du son Sonos.
Mais avec l’arrivée de méga enceintes emblématiques, comme le Devialet Phantom ou la Naim Mu-so, la Play:5 V1, vaisseau amiral de Sonos, était clairement distancée. Notamment au niveau de la puissance et de l’équilibre sonore.
En septembre 2015, Sonos lance sa « New » Play:5. Un buzz exemplaire, relayé par une campagne de com impressionnante. Plus raffinée, plus puissante, plus pratique, la nouvelle Sonos Play:5 est une montagne de promesses. Normal, donc, que Sitegeek ait envie de tester l’engin.
Packaging – Toujours un temps d’avance
A nouvelle génération d’enceinte, nouvelle génération de packaging. Fini, les cartons à fermeture à rabats. Sonos a imaginé un ingénieux système à loquets des deux côtés de la boîte. L’avantage : le système se détruira moins vite qu’un petit rabat cartonné.
Surtout, ces deux boutons glissants en plastique orange donnent une première approche ludique et fun de la Sonos. Le carton au toucher soft offre un graphisme chic et plaisant.
Le déballage surprend : l’enceinte, disposée comme dans un écrin, est prête à être retirée. En dessous, une petite boîte intègre un petit manuel, un câble alim et un câble réseau. Le strict minimum.
Design – La Play:5 est un petit chef-d’œuvre
C’est un pas de géant. La nouvelle Sonos Play:5 revendique ses formes. Et malgré sa taille assez énorme, ses angles arrondis, sa grille légèrement courbée, son discret logo et ses élégants boutons tactiles sur le dessus en font un très bel objet.
Même l’arrière, souvent pas très glamour chez les enceintes, a été joliment travaillé. Bref, elle est moderne et chaleureuse, et saura s’insérer dans un intérieur moderne ou ancien sans trop de difficulté. Nice job.
Connectique – Non, tu n’as pas changé !
Faut-il le rappeler ? Sonos défend bec et ongles son principe d’enceintes multiroom. Un réseau wifi dédié se crée entre ses produits, que l’on peut gérer depuis son ordinateur ou son smartphone. Jusqu’ici, tout va bien, on peut même saluer la stabilité du système. Mais Sonos semble oublier que les usages sonores ont énormément évolué depuis quatre ou cinq ans. Les utilisateurs ont tendance à jongler de l’ordi à la tablette, du wifi au bluetooth, en passant par l’Airplay, ou le câble jack. Suréquipés en sources sonores plus ou moins récentes, les consommateurs sont devenus multiusage.
Et dans la lignée de ses précédents produits, Sonos continue à totalement ignorer le consommateur. Une simple entrée jack, mais pas d’accès Wifi, pas d’accès Bluetooth, non compatible avec Airplay, optique ou USB, pas de tuner radio ou webradio, la nouvelle Sonos Play:5 n’a en réalité pas grand chose d’une enceinte connectée ! Un manque de connectique assez décevant, alors que la concurrence joue le jeu du multiusage. La Play:5 est un accessoire multiroom d’un système Sonos, pas plus. Amateurs de systèmes ouverts, de simplicité et d’usages croisés, vous pouvez arrêter ici la lecture du test. Désolé.
Prise en main – Un choc de simplification
Il faut saluer l’effort. Dans nos précédents tests, la prise en main d’une Sonos était un peu épuisante à cause du système fermé et d’une configuration harassante. La nouvelle Sonos Play:5 ne déroge pas à la règle : n’espérez pas lancer votre première musique avant un petit quart d’heure ! Mais la procédure est plus fluide qu’avant. Il faut compter une quinzaine d’étapes, dont les plus absurdes (donner son code postal, bin voyons…) : installer l’appli sur smartphone ou ordinateur, inscrire l’enceinte au réseau wifi (une opération largement simplifiée, ouf !), configurer son réseau multiroom (même pour une seule enceinte), attendre l’installation des mises à jour obligatoires des logiciels et du matériel (insupportable !)… Bref, on perd du temps, mais c’est plus facile et beaucoup plus intuitif, et ça ne bug pas.
Nouveauté : Sonos a intégré la fonction Trueplay. Un système qui permet à l’appli d’affiner le réglage de l’enceinte, selon sa position et l’acoustique de la pièce. Une belle idée, même s’il faut être très à l’écoute pour noter l’évolution des réglages.
Bon, quand tout est réglé, si vous n’avez pas encore brûlé la Sonos, vous pouvez lancer votre premier son… Mais oubliez vos logiciels de lecture en direct. Il faut passer par les programmes maison qui accèdent à votre bibliothèque musicale, et la majorité des grands sites de Streaming. Pour l’avoir testé, Tidal marche parfaitement.
Son – Sublime, mais un poil limité
La marque californienne offre habituellement un son chaleureux et de qualité. La nouvelle Sonos Play:5 est conforme à cette tradition. Dès les premières notes, on est étonné par la capacité de l’enceinte à restituer un paysage sonore d’une grande précision. Basses denses et profondes, mediums et aigües parfaitement réglées, la Sonos nous envoûte et rejoint la cour des grandes enceintes. Voix, instruments à cordes, beats, tout est clair, net, précis, quel que soit le style de musique. On note le son sourd des pédales lors des morceaux de piano, les variations subtiles de fréquences des violons, le bruit des doigts sur les cordes de guitare. Du tout bon, avec une puissance généreuse : autour de 150 watts RMS (même si Sonos préfère garder le secret).
Mais il faut être honnête : en test comparé, une Naim Mu-So ou un Devialet Phantom, certes 2 fois plus chers, offrent une puissance et une ambiance sonore beaucoup plus riches et enveloppantes. Mais dans sa gamme de prix (moins de 600 euros), pour une simple pièce d’appartement, la qualité sonore de la nouvelle Sonos Play:5 atomise la concurrence.
En résumé
Packaging
Design
Connectique
Prise en main
Son
Chaleureuse
Une très bonne enceinte, malgré des fonctionnalités limitées.
Conclusions hâtives de l’ami Gwen le frenchy
On attend quoi d’une enceinte ? Que le son soit bon, nous donne le frisson. Si elle n’atteint pas le climax auditif de Devialet ou Naim, la nouvelle Sonos Play:5 est un super produit, qui mérite d’intégrer l’étagère de tout geek amateur de bonne musique. Malgré sa désolante connectivité fermée, qui agacera les amateurs de liberté et de simplicité.
Et vous faites vous partie des disciples de Sonos ?
Gwenaël Cadoret (Le Frenchy)
En résumé
Packaging
Design
Connectique
Prise en main
Son
Chaleureuse
Une très bonne enceinte, malgré des fonctionnalités limitées.
elle a l’air monstrueuse