Des frictions accrues sur le télescope spatial de la NASA ont causé l’arrêt momentané d’un des modes d’observation.
Il y a un problème avec l’un des instruments du télescope spatial James Web (JWST) de la NASA, comme l’a annoncé l’agence spatiale américaine la semaine dernière. Après nous avoir envoyé de magnifiques photos très précises des profondeurs de l’espace depuis environ deux mois, l’équipe en charge du télescope a détecté une anomalie avec l’un des quatre modes d’observation de l’instrument qui opère dans l’infrarouge moyen baptisé MIRI. Les observations utilisant ce mode ont été mises à l’arrêt pendant que l’équipe recueille plus d’informations sur la situation.
Le télescope spatial James Web reste opérationnel
MIRI, l’instrument du JWST qui opère dans l’infrarouge moyen (ou thermique), peut capter des longueurs d’onde de lumière invisibles à l’œil humain. Cet instrument sert à avoir des détails plus clairs sur certains éléments ou phénomènes. Il a été utilisé par exemple pour capturer l’image du groupe de galaxies « Stephan’s Quintet ».
À la fin du mois d’août, l’équipe a constaté une friction anormale sur l’une des roues utilisées pour switcher entre les longueurs d’onde sur un des modes d’observations de MIRI, le mode de spectroscopie à résolution moyenne. L’agence spatiale américaine a convoqué un comité d’examen des anomalies le 6 septembre dernier et a décidé de mettre en pause l’utilisation de ce mode pour le moment, en attendant de trouver une solution. La NASA a précisé que les trois autres modes de l’instrument à infrarouge moyen sont opérationnels et disponibles pour faire des observations, tout comme les autres instruments du télescope.
Au total, le télescope spatial James Web dispose de 17 modes d’observations répartis sur quatre instruments. Chacun d’eux peut être utilisé pour rechercher différents types d’informations dans l’univers. Le mode de spectroscopie à résolution moyenne de MIRI peut être utilisé pour analyser des molécules dans des disques de débris formant des planètes, tandis que d’autres modes pourraient être meilleurs pour observer des quasars ou prendre des clichés extrêmement détaillés de galaxies lointaines.
Cet incident n’est pas le premier contretemps pour le télescope spatial, qui s’est mis en position pour observer le cosmos fin 2021. Au mois de juin dernier, il a été heurté par un micrométéoroïde qui a légèrement endommagé l’un de ses miroirs, mais même pour un télescope évalué à environ 10 milliards de dollars, être touché par des débris spatiaux est une partie inévitable du voyage.