Depuis quelques années déjà, le disque vinyle fait un retour plus que remarqué dans les bacs des magasins vendant de la musique. S’agit-il d’un simple phénomène de mode ou le retour à la musique dans sa plus pure expression ? Je me suis penché sur la question et voici quelques éléments de réponse.
L’histoire du vinyle
En 1983, Philips lance sur le marché un produit qui porte le nom de compact disc (ou CD). Même si les débuts sont difficiles et qu’il impose aux mélomanes de se procurer un tout nouvel équipement onéreux et pas encore forcément au point, après quelques années, il réussit malgré tout à s’imposer. Ce succès signe, dans la foulée, la mort progressive du format le plus utilisé jusqu’alors : le disque vinyle.
Apparu à la fin du 19ème siècle avec le phonographe, le disque vinyle avait pourtant réussi à évoluer au fil des ans. D’abord constitué de gomme-laque, tournant à 78 tours par minute et d’une durée de quelques minutes, il passe à l’utilisation de copolymère de chlorure de vinyle et d’acétate de vinyle, d’où son nom. La vitesse de rotation est également réduite à 33 (33 1/3 pour être exact) ou 45 tours par minutes pour des durées de quelques minutes à 60 minutes par face.
Comment marche le vinyle ?
Le son est gravé simultanément en déviant légèrement le parcours du sillon par de petites modulations sinueuses latérales correspondant au signal sonore. Ces modulations sont réparties sur chacune des deux parois du sillon pour les disques stéréophoniques.
Le disque repose sur un plateau tournant à une vitesse constante. Un bras pivotant librement et équilibré de façon à s’appuyer légèrement sur le disque porte la tête de lecture, ou cellule. Un stylet muni d’une pointe en saphir ou, maintenant, en diamant est posé dans le sillon, qui va guider le bras de lecture du début à la fin.
Le stylet transmet les déviations du sillon à un transducteur électromagnétique ou piézoélectrique qui transforme ces vibrations en signal électrique.
Le disque vinyle est donc un enregistrement analogique mécanique, c’est-à-dire que la forme du sillon est semblable (analogue) au signal électrique qu’elle représente.
L’arrivée des amplificateurs électroniques a, par la suite, permis de réduire la force d’appui nécessaire et ainsi diminuer l’usure du sillon et de la pointe.
En ce qui concerne l’usure du disque, elle se manifeste surtout dans les aigus. Les fréquences au-delà de 10 kHz sont rapidement dégradées car elles induisent de fortes pressions dynamiques sur la pointe de lecture. La pointe de lecture s’use également à la longue et doit être changée régulièrement pour garder la meilleure qualité du son. Pour essayer de reproduire le mouvement du burin qui a gravé le disque, on utilise des aiguilles à diamants elliptiques.
Voilà, c’est fait…. merci Wikipedia
Pourquoi le vinyle revient ?
Un rebond de popularité pour le vinyle
Depuis son retour dans les bacs, le nombre de vinyles vendus a augmenté de manière spectaculaire. Alors qu’il n’existait pratiquement plus jusqu’en 2015, rien que pour la France, il s’est vendu plus de 4 millions de disques. Représentant de ce fait 20 % du chiffre d’affaires total.
Aux Etats-Unis, les chiffres sont encore plus impressionnants puisqu’en 2019 il s’est vendu 16,8 millions d’albums alors que 10 ans plus tôt le chiffre n’est que de 2,5 millions.
Quel est le vinyle le plus cher au monde ?
Le plus gros coup marketing nous vient du groupe Wu-Tan Clan. En 2015, le seul et unique exemplaire de leur album Once upon a time in Shaolin s’est vendu pas moins de 2 millions de dollars. Revendu quelques années plus tard par son propriétaire, le prix ne dépassera pas le million de dollars. Un très mauvais investissement.
On trouve ensuite le White Album des Beatles. Chaque membre du groupe recevant les premiers exemplaires, celui de Ringo Star, portant le numéro 0000001, s’est vendu 790 mille dollars.
Voici le reste du top 5 :
- My Happiness d’Elvis presley : 300.000 $
- Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band des Beatles : 290.000 $
- Double Fantasy de Yoko Ono et John Lennon : 150.000 $
Les jeunes s’y mettent aussi
D’après le snep (Syndicat national de l’édition phonographique), en France, 42 pourcents des personnes qui achètent des vinyles sont des jeunes de moins de 30 ans. La tranche 30-40 ans représente 26 % et les + de 50 ans, 32 %.
Pas de surprise donc à ce que plus d’un tiers des nouvelles sorties d’albums se classent dans le top 50 des ventes vinyles. C’est d’ailleurs l’artiste Angèle qui trône à la première place de celui-ci pour l’année 2019 avec son album Brol.
Pourquoi le vinyle revient à la mode ?
Il n’y a probablement rien de bien précis qui explique le retour du disque vinyle sur le devant de la scène. Cependant, lorsque l’on se promène sur les forums spécialisés, trois éléments semblent quand même se détacher.
1 – Un objet de collection
On a beau dire tout ce que l’on veut, l’humain est fait pour montrer ce qu’il possède : sa maison, sa voiture, son bateau… Or, avec la musique dématérialisée actuelle, impossible d’étaler l’étendue de sa bibliothèque musicale. Le vinyle apporte donc ce petit plus. Les artistes l’ont d’ailleurs bien compris puisque certaines pochettes d’albums sont de véritables œuvres d’art.
De ce fait, il n’est pas rare de voir certains albums placés dans des cadres pour être accrochés aux murs et donc visibles de tous.
2- Un son plus chaud
Pour certains audiophiles, la musique numérique, même si de très bonne qualité, semble manquer d’une certaine chaleur ou être trop chirurgical.
Le vinyle, de son côté, apporte les défauts liés à la gravure, la poussière sur le disque et, comme il n’est pas limité par l’échantillonnage audio numérique qui limite la bande de fréquences à 22 KHz, sa dynamique est plus grande.
C’est ici que les vrais audiophiles purs et durs vont m’incendier ! Car oui, cette meilleure dynamique et sonorité particulière ne peut provenir que des vinyles gravés sur base de Masters analogiques. Or ils sont de plus en plus rares et la plupart des albums actuels sont gravés sur base de Masters numériques. L’intérêt en devient donc complètement obsolète.
3 – La nouvelle génération
Comme nous l’avons vu dans les chiffres, les jeunes de moins de 30 ans s’intéressent de plus en plus au vinyle. Les acteurs du marché de l’audio auraient-ils donc tort de ne pas profiter de cette manne financière disparue avec l’apparition des plateformes de streaming ? Evidemment, non, et ils l’ont bien compris. On le remarque notamment avec les séries limitées ou éditions spéciales avec parfois des disques aux couleurs ou motifs très spectaculaires.
Preuve également de l’attrait des jeunes, même les éditeurs de jeux vidéos sortent les bandes sonores de leurs titres phares dans ce format.
Où acheter des vinyles ?
La renaissance du vinyle profitant à tous, le marché de l’occasion devient une mine d’or pour ceux qui découvrent des vieux albums dans le grenier de leurs parents. Une plateforme comme discogs permet dès lors de vendre ou acheter ces pépites à prix d’or.
Cela dit, comme toujours dans le domaine de l’audio, les disquaires (quand même de moins en moins nombreux) restent le meilleur endroit pour recevoir des conseils et s’assurer de la qualité des albums que vous voudriez acquérir.
D’une manière générale, un disque vinyle pour un album sorti en 2020 vous coûtera de l’ordre de 25 € à 35 €. Dans sa version de base j’entends. Pour les occasions, vous l’aurez compris cela variera de très peu à très cher.
Quelles sont les meilleures marques de platines vinyles ?
Évidemment, rares sont encore les personnes, qui veulent redécouvrir le vinyle, à posséder une platine chez eux. On en trouve dès lors à tous les prix. De 60 € à près de 50.000 €, tout y passe.
En général, plus le prix augmente, plus la stabilisation de la platine empêche les vibrations parasites de détériorer la qualité du signal reproduit. Bien sûr, ce n’est pas le seul facteur et toute la mécanique du plateau tournant, du bras et de l’équilibrage entrent en jeu.
Je l’ai mentionné au début mais, une platine n’est rien sans sa cellule de lecture. Et là aussi les prix peuvent varier de quelques dizaines d’euros à 25.000 € et même plus !
Bref, se lancer dans la mode du vinyle peut rapidement devenir coûteux.
Pourquoi on aime les vinyles ?
Graal audiophile ou arnaque marketing ?
Au final, le vinyle est plus que clairement une combinaison des deux. Si vous possédez du bon matériel d’écoute mais surtout que vous utilisez des enregistrements d’origine, c’est-à-dire basés sur des masters analogiques, alors vous pourrez apprécier le son particulier, la grande dynamique musicale mais aussi les craquements si caractéristiques de ce support.
D’un autre côté, acheter le dernier album de PNL ou Booba en vinyle ne vous apportera aucun plaisir supplémentaire. Vous aurez juste la possibilité de frimer un peu en montrant à vos potes que vous suivez la mode actuelle… Mais après tout, mis à part votre portefeuille, qui cela dérange-t-il ?
Moi, en tout cas, mais vous l’aurez compris, et simplement pour les besoins de la science, je testerai l’une ou l’autre platine avec des albums que j’écoutais déjà il y a plus de 30 ans et je n’hésiterai pas à vous faire part de mes impressions.
Si, de votre côté, vous avez succombé aux sirènes du vinyle, venez nous dire quel matériel vous utilisez et nous faire part de vos impressions.
À très bientôt sur Sitegeek
Christophe
perso , je prefere le CD , plus pratique, prend moins la poussiére, et pas besoin de se lever pour changer de face. Neanmoins j’ai acheté tout mes CD en vinyles, pour l’objet que je trouve super ! et oui je n’ecoute pas mes vinyles ……
Ah oui c’est suprenant ça et du coup tu utilises les plateformes de streaming aussi?
“Les acteurs du marché de l’audio auraient-ils donc tort de ne pas profiter de cette manne financière disparue avec l’apparition des plateformes de streaming ? Evidemment, non,”
il faudrait écrire “de profiter”. Et oui, les doubles négations…
Article intéressant, mais vous oubliez une chose selon moi primordiale : outre la qualité du son (débat sans fin car subjectif), il y a la “façon” d’écoute. Avc un vinyle, il faut choisir son moment, ouvrir la pochette, poser le disque, etc. Puis se relever pour changer de face ou de disque. Bref, ce support impose (ou révèle) une temporalité dans l’action d’écouter de la musique. C’est la grande différence avec le CD, qui parfois dénature des “concept album”, les artistes enregistrant leurs morceaux selon le support vinyle. Une plus grande différence encore avec le mp3 qui permet une logorrhée sans fin (pléonasme) et de surcroit randomisée.
Pour avoir utilisé 90 pour cent des supports,il faut ne rien négliger.pour le vinyl une bonne platine.une cellule de qualité.un bon ampli et de bonnes enceintes rien que cela.les vinyls d avant le cd pouvais nous combler ,le son était superbe,mais les dernières minutes d une face 33t manquais de basses parfois..défaut du support.je me suis jeté sur le cd malgres ses qualité,ce petit format donne un objet moins sexy..en conclusion chaque support se doit d être écoute sur du bon matos…et pourtant je ne suis pas vendeur de hifi.😉
Bonjour pour ma part j’utilise les vinyle depuis 6ans, je les utilisaient étant très jeune surtout pour les 45t.
J’y suis revenu car j’écoute du streaming payant avec Spotify (superbe interface mais hélas encore en mp3 320kbps…)
En ce qui concerne le vinyle je trouve et c’est vrai une certaine chaleur dans l’écoute, on écoute l’album en entier, il faut se déplacer pour changer de face donc c’est un vrai plaisir ! On prend le d’écouter.
J’adore aussi les chiné chez les disquaire indépendants qui sont au top ! Bref que du bien ! Enfin pour pouvoir les écouter convenablement il faut vraiment avoir du matériel correct. Il y a vraiment des prix intéressants.
Pour ma part je suis équipé en Ampli Cambridge Cxa60, lecteur CD Cambridge Cxc, pre phono Rega mk3 et platine vinyle Rega P1, pour le streaming Chromecast Audio (mais très bientôt…. J’espère le Cambridge Cxn v2….) et le tout sur des enceintes Q Acoustics 3050.