Petit OVNI signé Focus Home Interactive, Styx : Master of Shadows proposait du heroic fantasy en retournant littéralement deux codes majeurs du genre. Le gobelin vert amateur d’ombres et de punchlines à deux sous revient dans Styx : Shards of Darkness pour une nouvelle série de meurtres. Et c’est mortel ! (P.S. : Désolé pour mes jeux de mots, je ne contrôle pas toujours mon esprit…)
Un après-midi avec Styx : Shards of Darkness
Comme beaucoup d’entre vous, j’imagine, je cède parfois aux achats compulsifs. Et pourtant, je suis un consommateur consciencieux (ou du moins, j’essaie). Mais quand Steam ou le PS Store affichent des soldes à -50%, rien à faire, on a envie de jeter un coup d’oeil. C’est ainsi que je me retrouve avec plein de jeux dématérialisés que je ne pourrai jamais terminer. Si je vous raconte tout ça, c’est pas parce que ma vie de gamer est passionnante (elle ne l’est pas) mais pour vous parler de Styx : Shards of Darkness. Ou plutôt de Styx : Master of Shadows, son aîné qui prend la poussière virtuelle dans ma bibliothèque PS4. Ça doit faire plus d’un an que j’ai le jeu et je n’ai pas pu le lancer ne serait-ce qu’une seule fois. Et voilà que débarque Styx : Shards of Darkness, que j’ai la responsabilité de tester. Tout ça pour vous dire que je me base sur le jeu, sans faire la moindre comparaison.
Si l’Agent 47 était un gobelin
Arès avoir testé Hitman le mois dernier, je ne m’attendais pas à replonger dans un jeu d’infiltration, le genre n’étant pas prépondérant sur consoles. C’était sans compter sur l’arrivée furtive de Styx : Shards of Darkness. Le gobelin sournois s’est frayé un chemin sur PS4 sans fracas. Dès les premières minutes, Styx vous propose de prendre les commandes et de subtiliser la paie de soldats dans une map relativement grande pour un prologue. Les commandes, très intuitives, permettent très vite de prendre ses aises et de se demander par quel bout prendre la map. La subtilité de Hitman, qui propose une variété d’assassinats, cède la place ici à une infiltration moins sophistiquée mais plus authentique. Plutôt que d’empoisonner un repas, on va plutôt analyser la carte pour trouver l’angle mort qui permettra d’avancer et de remplir sa mission.
Deuxièmement, l’assassinat n’est pas forcément la clé du succès dans Styx : Shards of Darkness. Les objectifs sont variés et parsèment les niveaux, qui jouissent donc d’un level-design réussi. Certains passages, notamment au début, semblent linéaires mais ces séquences permettent en réalité d’atteindre une nouvelle zone de la map, qui regagne aussitôt en richesse. Styx dispose en outre d’une grande liberté de mouvements. Couverture, saut, escalade et assassinats discrets (ou pas) sont mis à l’honneur. Les niveaux auraient pu gagner en verticalité en proposant une escalade plus simple, d’autant que les sauts manquent vraiment de précision. Et passer d’une corde à l’autre devient très vite un calvaire et on recommence plusieurs fois d’affilée une séquence, ce qui nuit à l’immersion.
Styx is in da house
Mais en dehors des sauts imprécis, le reste du gameplay se porte à merveille. Styx est fluide, sa gestion physique relativement permissive et ses pouvoirs variés. Le gobelin peut ainsi créer un clone qu’il peut utiliser pour distraire les gardes ou les attaquer. Il peut également se rendre invisible durant un court laps de temps pour passer une zone plus fournie. Enfin, il peut recourir à de nombreux stratagèmes pour évoluer dans le plus grand secret. Se cacher, se mettre à couvert, s’agripper à une corniche, projeter un objet pour distraire, etc. sont autant de techniques permettant au joueur de maîtriser son environnement pour tuer vite, bien et en silence. Le jeu y incite fortement, les confrontations directes se soldant presque automatiquement par la mort de Styx (et pourtant je jouais en mode facile).
Si les mécanismes semblent bien rodés et si le level-design invite clairement à reparcourir les niveaux pour obtenir de meilleurs scores, Styx : Shards of Darkness ne s’arrête pas là. La “grotte” de Styx, qui fait office de hub, offre toute une série de possibilités. Tout d’abord, elle permet à intervalles réguliers de débloquer les compétences du gobelin, qui peut ainsi varier ses techniques au fil du jeu. La table d’artisanat sert quant à elle à fabriquer des items grâce aux matériaux glanés un peu partout dans le jeu. Finalement, un menu d’équipement très sommaire ajoute un soupçon de subtilité supplémentaire, même si on aurait aimé un impact plus important sur les armes et armures du anti-héros. En tous les cas, la personnalisation de Styx motive le joueur à récolter les spores et les morceaux d’ambre qui traînent à droite, à gauche. L’évolution du personnage incite quant à elle à rejouer les niveaux terminés.
Ils sont bêtes, ces gobelins
Dans l’ensemble, Styx : Shards of Darkness remplit donc son pari et offre une aventure discrète et meurtrière. Là où le bât blesse, comme souvent dans le genre, c’est avec l’I.A. molle des ennemis – eux aussi très variés. Je conçois qu’il est difficile de traiter avec crédibilité et ingéniosité l’I.A. adverse dans un jeu d’infiltration mais il est plus que vital de trouver une solution au problème. Hitman et Thief souffraient du même défaut. Que faire pour que les opposants se comportent avec suffisamment de conviction sans que le jeu ne devienne trop dur ? C’est une vraie question et Styx : Shards of Darkness passe à côté. Alertés par les bruits et les corps, les ennemis suivent un tracé linéaire et ne réagissent que de manière sommaire aux menaces apparentes. Il suffit de se cacher pour que les benêts reprennent leur parcours.
J’avais le choix : assassin ou humoriste…
J’ai testé pratiquement toutes les sorties récentes éditées par Focus Interactive Home et si j’admire la variété du catalogue de la boîte française, ses jeux sont souvent irréguliers. Notamment sur le plan technique. N’ayant pas joué à Styx : Master of Shadows, je ne peux comparer mais Styx : Shards of Darkness reste graphiquement très correct. Fluide et animé avec grâce, Styx profite bien de la puissance de la PS4. Les décors semblent d’abord ternes mais gagnent en richesse et s’avèrent plus subtiles qu’il n’y paraît, notamment dans le jeu des lumières. La direction artistique, suffisamment riche pour attirer l’oeil du joueur, jouit aussi d’un travail soigné et inspiré. Restent les textures qui manquent de finesse et de profondeur mais le jeu se laisse regarder sans le moindre problème.
Un dernier mot sur le concept de Styx : Shards of Darkness, qui reste probablement l’un des atouts majeurs de cette jeune série. S’il est déjà cocasse d’incarner un assassin dans un jeu vidéo, on sort de l’agent super secret, silencieux, mortel et charismatique pour se taper un gobelin bavard, grossier et extrêmement lourd. Une lourdeur assumée, en attestent les prestations de Styx quand il meurt et s’adresse directement au joueur en l’insultant purement et simplement. Cette dimension, qui n’est pas sans rappeler un certain Overlord, apporte un petit plus qui pourrait convaincre l’amateur du genre d’investir dans Styx : Shards of Darkness. N’ayant pas suffisamment avancé, impossible de dire si un scénario tout aussi déjanté rend hommage au concept mais ça ne semble pas être le cas. Dommage.
Résumé des scores
Graphismes
Fun
Jouabilité
The Green Hitman
Dur de jauger Styx : Shards of Darkness après un Hitman bien huilé. Pourtant, la mayonnaise prend et on a qu'une envie : trouver le meilleur moyen d'assassiner de vilains humains... et les autres, Styx n'est pas raciste !
Revue de presse
7/10Gamekult |
15/20Gamergen |
17/20JV.com |
–/10Gameblog |
Conclusions hâtives de l’ami Musa
Cyanide et Focus Home Interactive, un duo qui fonctionne. Voilà qui résume mes impressions après quelques heures passées sur Styx : Shards of Darkness. En plus d’offrir un level-design inspiré, multipliant les possibilités, ainsi qu’un gameplay suffisamment riche pour varier les plaisirs morbides, le jeu vous met dans la peau d’un gobelin vert caustique et sarcastique. Que demander de plus ? Une meilleure I.A., peut-être, et des textures plus lisses et en relief. Et des sauts précis ! Dans un jeu qui se veut vertical, avec des phases de “plateforme”, difficile de pardonner ce travers. Mais c’est bien le plus gros défaut qu’on puisse trouver à Styx : Shards of Darkness, qui ravira sans nul doute les amateurs d’infiltration.
Y a-t-il des gobelins assassins dans la salle ? Des amateurs de meurtres discrets et d’infiltration punitive ? Dites-nous tout !
Plus d’infos sur le site officiel de Styx : Shards of Darkness.
À très bientôt sur Sitegeek,
Musa
Le vert vous va si bien
Bande-annonce :
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