Avec les finales qu’on se tape à 4h du matin en juin, la sortie d’un NBA 2K est un grand moment pour les amateurs de basket. Et si j’attendais de pied ferme NBA 2K18, cette nouvelle édition se sabote un peu, tout en restant la référence ultime.
Un après-midi avec NBA 2K18 sur PS4
Nul ne peut remettre en question les nombreuses qualités des NBA 2K. Le jeu est tellement bon que j’y suis scotché depuis l’édition 2016, qui a ravivé mon intérêt pour le basket professionnel. La série développée par Visual Concepts est ni plus, ni moins la référence ultime du jeu vidéo de basket, voire de sport. À moins de ne pas aimer le basket, passer à côté est un vrai sacrilège. Maintenant que mon point de vue global sur cette franchise est clair pour tout le monde, je peux le dire franchement : NBA 2k18 m’a un peu déçu… Non, rassurez-vous, le jeu est loin d’être mauvais. Mais vient un stade où l’éditeur doit être mis face à ses responsabilités vis-à-vis des consommateurs. Et c’est là que le bât blesse.
Y a de ces têtes !
Comme chaque année, les joueurs peuvent compter sur quelques menues améliorations graphiques. Des couleurs plus en reliefs, des animations fluides mais aussi un peu plus lourdes (pour plus de réalisme ?), NBA 2K18 transpire l’authenticité, en poussant les limites de ses aînés. Et pour palier la baisse de rythme occasionnée par les animations, les joueurs peuvent toujours augmenter la vitesse de jeu dans les paramètres. Le résultat : la sensation d’assister à un vrai match de NBA sur son écran… (demandez à un-e non-joueur/se de regarder et voyez sa réaction).
La physique du ballon semble aussi plus complexe que jamais, tandis que les modélisations faciales jouissent d’un relief très intéressant. Les couleurs de peau gagnent en nuances, même si certains visages semblent être en pâte à modeler. Suffit de voir la tête de Tyronn Lue, bouffi et grotesque. Heureusement, il s’agit plus de l’exception que de la règle, la majorité des personnages offrant un rendu plus crédible. Je pense notamment à Ernie Johnson, qui jouit enfin de traits correspondant à la réalité.
Faut qu’tu craches, faut qu’tu payes
Avec une licence annuelle, on prend toujours le risque de modifier des éléments qui marchent. Si la jauge de NBA 2K17 offrait une amélioration par rapport à 2K16, je suis moins convaincu par celle de NBA 2K18. Le jeu garde la jauge à remplir complètement mais la situe désormais à côté de la tête du joueur. Peut-être est-ce dû à mes très nombreuses heures passés sur les volets précédents mais ce changement a fortiori inutile s’avère perturbant. Plus gênant encore, la jauge semble se remplir de manière plus lourde et avec un temps de latence, ce qui peut devenir très vite frustrant durant les premières heures de jeu. Car je vous préviens tout de suite : va falloir bosser dur et longtemps pour devenir bon dans le mode Ma Carrière à NBA 2K18.
C’est clairement l’aspect le plus frustrant du jeu, on sent la volonté nette et agressive de l’éditeur d’inciter le joueur à acheter la monnaie du jeu. La courbe d’apprentissage a explosé et la satisfaction de bien jouer n’est possible qu’après – au moins – une demi-saison (c’est 40 matchs, tout de même !). Pire, on gagne des points à l’entraînement ou des insignes à un rythme affreusement lent. Du coup, on a l’impression de jouer à un free-to-play où payer devient presque indispensable pour s’amuser assez rapidement avec son propre personnage. Pour la première fois de ma vie, j’ai cédé aux micro-transactions (bon, c’est parce qu’il me restait quelques euros sur mon compte PSN) pour voir si ça aidait et je confirme, ça aide ! Mais pour un jeu qui coûte déjà 60 balles de base, le constat est amer.
Les stats, ça sert à rien
Dans le registre des fausses bonnes idées, on retrouve également un feedback lors des tirs. Quand vous shootez, le jeu répond à ces deux questions : êtes-vous suffisamment démarqués et le timing est-il bon ? Pour le démarquage, rien à redire. Au contraire, cela permet de mieux jauger les tirs négociables, là où on avait l’impression que la pénalité “tir forcé” était injustifiée avant. Ici, on décèle assez vite les limites imposées par le jeu. Par contre, l’indication du tir “bon”, “trop tôt” ou “trop tard” est plus frustrante qu’autre chose. On passe en effet son temps, avec un peu de maîtrise, à aligner les tirs jugés “bons”. Or, on peut en rater trois d’affilée pour ensuite réussir un tir “trop tard”. C’est frustrant car on ne sait absolument pas sur quels critères un tir entre ou non.
J’ai listé une série de défauts mais je vous rassure, ils concernent essentiellement le mode Ma Carrière. Par ailleurs, ils n’ôtent pas grand-chose au plaisir de jeu que procure NBA 2K18. Les fans s’y replongeront avec grand plaisir, d’autant qu’il s’est nettement enrichi. Outre les modes classiques, la possibilité d’incarner les équipes All-Time (qui regroupent les meilleurs joueurs de chaque équipe, avec quelques exceptions pour des questions de droit) est un vrai plus pour les amateurs du parquet. Enfin, comme chaque année, je vous renvoie vers d’autres tests pour décortiquer de manière exhaustive les modes de NBA 2K18, mon test s’intéressant principalement à Ma Carrière.
NBA 2K18 – Ballz in the hood
D’ailleurs, parlons-en un peu plus, de ce mode Ma Carrière. Je me demandais ce que nous avait concocté Visual Concepts cette année et j’étais intrigué par le Quartier (Run the Neighborhood), cette sorte de hub où vous déambulez librement entre les matchs. Vous pouvez vous y entraînez physiquement au Gatorade Training Center (ah, la pub agressive de la série est bien là !) ou y boire (mais ça coûte, fatalement) pour retrouver de l’énergie. L’entraînement de l’équipe vous attend aussi. Vous pouvez aller chez vous et jouer à NBA 2K18 avec votre perso (NBAception, trop fort !). Si vos cheveux poussent, le barbier n’est jamais bien loin. Et si vous vous ennuyer, les terrains en bêton du quartier n’attendent que vous… Après tout, c’est là que DJ, nouveau protagoniste du jeu, a été remarqué par les recruteurs NBA.
Malgré son vilain côté pay-to-win, NBA 2K18 propose une mode Ma Carrière extrêmement complet. L’interface a aussi été revue et contrairement à l’épisode précédent, les changements sont palpables. Quelques soucis notables, malgré tout, à commencer par les temps de chargement foutrement longs. Entre les transitions cinématiques, en entrant dans certains immeubles, avant/après les matchs. C’est in-sup-por-table ! Comme si ça suffisait pas, les développeurs ont ajouté de nombreuses cutscenes pour renforcer l’immersion. Du coup, on attend jusqu’à 10 minutes pour jouer à un match qui en dure 3 pour le joueur puisque son personnage est ultra-nul au début… Mais une fois passé un certain cap, c’est que du bonheur. D’autant que NBA 2K18 prévoit une progression jusqu’au niveau 99 du joueur, de quoi vous occuper très très longtemps.
Résumé des scores
Graphismes
Jouabilité
Bande son
Nouveautés
Très bon, mais...
NBA 2K18 remet le parquet (padam poum pssssht) et nous livre un excellent jeu de basket, malgré quelques défauts persistants, de fausses bonnes idées et surtout la volonté trop prégnante de faire payer le joueur !
Revue de presse
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La référence du basket sur consoles, encore et toujours…
Comme je vous le disais en début de test, NBA 2K18 m’a un peu déçu. Et ce n’est pas faute de qualités. Cette nouvelle itération est une pépite. Des modes riches, un jeu toujours plus réaliste et un mode Ma Carrière très satisfaisant, proposant de très longues heures de jeu en perspective… Difficile de lui reprocher quoi que ce soit. Enfin, sauf si on commence à gratter. Là, on s’aperçoit que l’éditeur incite plus que jamais le joueur à payer pour s’amuser avec son propre joueur. On note aussi des temps de chargement qui sévissent depuis plusieurs opus. On a enfin l’impression que si certains changements sont intéressants et apportent quelque chose, d’autres sont purement cosmétiques, voire contre-productifs. Alors j’insiste, NBA 2K18 est un excellent jeu ! C’est même, à mon humble avis, la meilleure simulation sportive du marché. Ce qui rend ses quelques défauts d’autant plus frustrants…
Plus d’infos sur le site officiel de NBA 2K18.
À très bientôt sur Sitegeek.
Musa
Le maître du parquet
Bande-annonce :
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