Je vous avoue ne pas avoir trop calculé la sortie de ce Stray en ce 19e jour de l’an 2022. Toutefois, lorsque j’ai tourné les pages du contenu du nouveau PS+, le fameux PS Premium, j’ai agréablement constaté que le titre était dispo dans cet abonnement. Je me suis abonné, j’ai joué à Stray et je vous livre mon test de ce jeu de chat sur PS5.
Ne manquez pas ma vidéo test et gameplay de Stray sur Vega TV.
Introduction – Le pedigree de Stray
Bref, revenons à nos chatons ! Stray est donc une exclu PC et Sony PS, l’édition physique est quant à elle prévue pour le 20 septembre 2022, le jeu est développé par BlueTwelve Studio, une petite équipe indépendante et montpelliéraine composée d’anciens d’Ubisoft. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec Stray, le parti pris de cette nouvelle maison penche vers l’originalité. Et c’est peu dire puisque pour faire simple, vous êtes invité à vous mettre dans le poil d’un chaton, afin de traverser les méandres d’une société où les humains semblent avoir disparu, pour laisser place à une population de robots ! Miaw qui peut, c’est parti pour le test de Stray, sur PlayStation, chat va se savoir !
Gameplay – Moi vouloir être chaaaaatttt !
Tout commence par des balades entre chats Stray
Dans Stray, c’est bien de chat qu’il s’agit puisque tel O’Malley et ses Entre-Chats, dès l’entame, vous vagabondez avec les vôtres. Prétexte pacifique et idéal pour découvrir les mécaniques de jeu. Simple et efficace, vous vous contenterez de diriger votre félin, de miauler sur une touche et de grimper aux obstacles avec une autre. Et voilà, c’est tout… pour le moment.
Votre balade va rapidement être stoppée lorsqu’une vilaine chute vous fera quitter votre petit coin de verdure bucolique, pour laisser place à un environnement cyberpunk, dans une ville entre claustrophobique et malfamée ! Et c’est ici que commence votre aventure. Stray vous demande, dans la première partie du jeu, une grosse dose d’exploration, un peu lente d’ailleurs, durant laquelle vous devrez suivre votre instinct, à la recherche d’un exutoire, pour quitter cette ville hostile.
À ce point hostile qu’au milieu de votre promenade, vous allez subir l’attaque d’une petite armée de Zurk, des petites créatures qui s’agrippent à votre dos telles les vilaines tiques. Après quelques zigzags, vous serez libéré et pourrez reprendre votre chemin. Notez que lorsque l’exploration devient casse-tête, vous pourrez miauler et cela déclenchera des surtensions électriques, et les lumières de l’environnement vous guideront. C’est simple, mais subtil, j’aime bien.
Et un jour, vous ne serez plus seul
Votre première rencontre avec B12 va redynamiser le gameplay, puisqu’il vous équipera d’un module, dans un sac à dos, qui vous donnera accès à un inventaire d’objets. B12 restera à vos côtés pour vous prodiguer de bons conseils. Et puis surtout, vous aurez un ami avec qui discuter, même si votre chat ne parle pas. Si au début de l’aventure, vous vous contentez de miauler et de sauter, vous allez jongler avec bien plus de fonctions grâce à votre ami robot. Le gameplay devient plus intéressant, sans devenir un FPS à dos de chat, on reste dans un jeu de réflexion et d’observation.
C’est d’ailleurs ce que je reproche au titre. L’esthétique, que je décrirai dans la partie technique, est super mature, limite anxiogène en mode science-fiction, mais le jeu est finalement très niais. Ce paradoxe entre le gameplay et les promesses visuelles m’a déçu. Rarement, vous serez mis dans des situations réellement périlleuses, c’est dommage. Par exemple, quand vous sautez, vous ne pouvez pas manquer votre cible. Les développeurs ont assumé ce parti pris en évoquant le fait qu’un chat ne manquait « presque » jamais sa cible. Mais zut, tout est fait pour nous mettre dans l’ambiance, et il n’y a aucun défi d’adresse. C’est quand même paradoxal pour jeu de chat, non ?
Et puis Stray va dévoiler sa splendeur et… ses limites
Dans la foulée, vous allez rencontrer les habitants de la ville, toujours des robots. Un certain Momo va devenir l’homme qui sait comment quitter les lieux. Vont s’ensuivre d’autres phases d’observations, de collectes d’objets, et de discussions avec les autochtones. Plusieurs phases de réflexion vont venir pimenter l’expérience, mais quoi qu’on en dise, cela reste terriblement contemplatif. Si ce côté accessible et passif vous convient, vous allez prendre un pied d’enfer avec Stray. Pour ma part, j’aurais vraiment voulu du challenge au niveau des sauts, et un peu plus d’exigence pour les énigmes. Ici, en fouillant, on trouve… Réfléchir n’est pas la clé ultime. Dommage, car à part cela, on est dans le bon.
Finalement, et c’est ce que j’appelle le « BON », le gameplay va s’articuler autour de la découverte, et des liens que vous allez lier avec les habitants droïdes du bidonville. Ces rencontres vous aideront à comprendre que grosso modo, la civilisation est divisée entre deux courants de pensée : Les Extérioristes, persuadés qu’un ailleurs meilleur existe et convaincus que vous êtes le messie venu les délivrer. Et les autres, les sceptiques résignés à vivre cloitrés à jamais dans ce bunker par très doré. Là où le BON l’est moins, c’est dans le fait que ces mécaniques et ces leviers d’évolution sont récurrents au fur et à mesure de l’aventure, et le jeu, bien que très court, finit par tourner en rond. Donc en 6 heures de jeu, vous aurez clairement bouclé l’aventure et ce sera bon comme ça !
TECHNIQUE – Stray est CHAT-TOYANT !
Techniquement au poil
Au rayon technique, Stray est un très beau jeu. Esthétiquement, les environnements ont une âme. On est clairement dans la nouvelle génération de consoles, et ça se voit. Les décors sont fouillés. Les effets de lumières, de zoom et de flou rendent hyper bien, j’adore. Les reliefs dans l’eau ont cette précision qu’on aime observer. Ça tombe bien, dans un titre aussi contemplatif
Votre chat est totalement cute mais il garde son côté impersonnel, car très réaliste. Ça le fait puisqu’un chat, ça a cette attitude solitaire et indépendante. Les droïdes sont, eux aussi, paradoxalement vraiment réalistes. Leur visage fait d’un bout de papier révèlent des émotions, façon Wall-E de Disney, ça fonctionne parfaitement. Du coup, je regrette que les relations entre les individus ne soient pas davantage exploitées. Ça aurait pu apporter une dimension scénaristique intéressante et casser le côté parfois répétitif des actions.
… même si pas toujours en phase avec le gameplay
De nombreuses cinématiques viennent ponctuer les moments clefs de l’aventure, et encore une fois, on baigne dans l’artistique. Le jeu est non seulement d’un très bon niveau technique, mais la recherche et l’inspiration artistique sont de haut niveau. L’ensemble a ce côté lyrique qu’on pouvait apprécier dans Bioshock, toutes proportions gardées évidemment. Il est vrai que quelques bugs visuels viendront de temps en temps ternir le tableau, mais ils sont plutôt rares donc fermons les yeux pour une fois.
Enfin, les musiques sont excellentes et viennent souligner l’ambiance cyberpunk. Mieux, elles ajoutent encore de la tension dans l’atmosphère… et cela nous ramène au paradoxe de gameplay trop facile et trop dirigé, qui contraste avec cet univers magnifique, qui avait tout pour être flippant.
Conclusion – Chat parlipopette !
Chaperlipopette ! Vous savez quoi ? Je n’attendais rien de ce titre, et je me dis après l’avoir testé qu’on est passé à côté du jeu de l’année ! Stray est beau, original, et très maniable. Malheureusement, il est un peu trop gentillet et laisse cette impression de chercher le compromis à tous les étages, ce qui le prive d’un brin de folie qui aurait fait des merveilles dans ce superbe environnement. Néanmoins, pour un premier jeu, le studio Bluetwelve est parvenu à montrer pattes blanches parmi les studios à suivre qui ont des poils aux pattes !
À bientôt sur SITEGEEK pour d’autres aventures à pied, à patte ou à vélo,