Après une première trilogie sur PS2, une franche surexploitation sur PS3 et un détour par les portables Sony, les PSP et PSVita, la licence Ratchet & Clank, devenue phare pour le constructeur japonais, s’était faite bien plus précieuse sur PS4. En 2016, la génération précédente de console a eu droit à un remake du premier épisode accompagné à la sortie d’un film d’animation afin de maximiser son impact. Sur PS5, Ratchet se voit endosser le role de “vitrine technologique”: un costume trop large pour ses frêles épaules? Voici nos impressions sur Ratchet & Clank Rift Apart.
Ratchet & Clank Rift Apart Bande Annonce
Un titre qui caresse la PlayStation 5 dans le sens du poil
Hormis Demon’s souls et Miles Morales, peu de jeux peuvent se targuer d’offrir une expérience qui ne soit possible que sur ce magnifique monolithe blanc flambant neuf que vous venez d’acquérir. Soyez rassuré, dès le lancement de Ratchet & Clank Rift Apart, le niveau AAAA de la production d’Insomniac se fait sentir : décors fouillis, personnages détaillés tant en avant plan qu’en arrière plan, variation de lumières saisissantes, déplacements de caméras, reflets dynamiques, et autre particules s’affichent sans à-coups grâce à un moteur maison qu’on sent parfaitement optimisé à la configuration Playstation 5.
Les premières armes récoltées offrent une nouvelle occasion d’être surpris. La Dual Sense prend tout son sens avec ce titre. Que ce soit en opposant une résistance à mi chemin de ses gâchettes pour switcher entre un mode manuel ou automatique de visée. Ou via une flopée d’autres effets de vibrations plus ou moins discrets comme le rythme subtil de la marche qui varie fondamentalement entre un bipède ou une araignée ou encore que l’on porte des bottes gravitationnelles ou pas. Tout au long du jeu, la manette apporte un bon soutien en termes de sensations ressenties, tout comme l’audio 3D si vous avez le casque PS5 !
Ratchet & Clank Rift Apart – Une nouvelle dimension s’ouvre
Techniquement, enfin, concernant le SSD magique que la PS5 est censée embarquer. Alors, oui, le jeu offre bien des passages dimensionnels sans écrans de chargement. Là encore la promesse est tenue… mais à niveaux variables. Que ce soit lorsque l’on plonge dans une faille pour être transporté instantanément plus loin à la manière d’un grappin ou quand dans des niveaux se situant à mi chemin entre 2 dimensions, on navigue d’une dimension à l’autre, on sent que les contraintes de développements ont été amoindries. Par contre, ces actions sont possibles uniquement en des points définis, pire les passages entre 3, 4 lieux différents sont très rares et là encore sur-scriptés. Si il ne s’agit pas tout simplement de cinématiques précalculées.
Pourtant le voyage dimensionnel est au cœur de ce jeu. Notre aventure s’ouvre sur un affrontement avec Dr Nefarius, le grand méchant de la saga Ratchet. Ce dernier finit par s’emparer du « Dimensionateur », une arme conçue par le peuple Lombax qui peut manipuler les dimensions. Nefarius se met rapidement à en user et même à en abuser. Ratchet, Clank et toute leur bande comme Skidd et le tire au flan capitaine Qwark vont alors rapidement faire la connaissance de leurs alter ego dimensionnels, ce qui offre l’occasion de faire la connaissance d’une nouvelle héroïne : Rivet et d’un autre petit robot compagnon : Kit ainsi que d’une multitude de version alternatives de nos personnages favoris.
Un bon ride … mais sur des rails.
Rift Apart est un jeu cinématographique, pour le meilleur comme pour le pire. Pour la première fois, véritablement, on peut dire que le passage du précalculé au temps réel se fait de manière quasi invisible. Manette en main, on a l’impression de jouer à un Pixar de bout en bout. Il s’agit du divertissement tout indiqué pour découvrir la PS5 en famille : le jeu reste toujours bon esprit et s’appréciera surtout avec des enfants entre 7 et 15 ans environ.
D’un niveau urbain, à des plaines arides en passant par un niveau dans une station sous marine, le joueur voit du pays ou plutôt des planètes. Pour ce faire, la recette n’est pas subtile : comme un uncharted, on alterne séance de shoot à repousser les ennemis, exploration plateforme, puzzle. Mécanique et peu subtile, la recette prend grâce à une utilisation intelligente et progressivement plus complexe de chaque ingrédient. Le tout est évidemment agrémenté de cinématiques, de slides fous sur des rails, de courses à dos d’animaux, de petites failles cachées pour épicer le tout.
On peut également relever l’ingéniosité des niveaux plus originaux où l’on incarne Clank ou Kit d’un côté pour déplacer des clés et faire en sorte d’amener toutes les possibilités vers la sortie. Les niveaux où l’on incarne la petite araignée sont beaucoup plus bourrins et globalement moins intéressants.
Et le Ratchet-verse dans tout ça ?
J’étais un peu passé à coté de Ratchet & Clank mais je me suis bien rattrapé. J’ai fini récemment le Remake PS4 sur PS5, avec le patch 4K 60FPS. Avec mon fils, nous avons eu de véritables fous rires grâce à Mr Zurkon et nous avons complètement adhéré à cet univers riche. On a pris beaucoup de plaisir à regarder les cinématiques mettant en scène les héros, on a été pris par la fièvre de la collectionnite pour obtenir toutes les armes plus loufoques les unes que les autres. La préférée de ma fille reste le groovitron qui fait danser les ennemis. Ensemble, nous avons également regardé le film ou découvert l’excellent artbook disponible chez Dark Horse. C’est dire ce qu’on attendait ce nouvel épisode !
Le twist gravitationnel de Rift Apart offre l’occasion de varier les décors, apporte quelques nouveautés dans le gameplay et d’attachants nouveaux personnages. Par contre, on se sent un peu trop dirigé dans cette aventure et les petits plus apportés par ce nouvel épisode ne sont, au final, pas si nombreux que ça. Les failles dimensionnelles sont parfois des « raccourcis », parfois de véritables « portails » entre 2 dimensions mais souvent, ce sont bêtement des vidéos de transitions précalculées qui vous mènent d’un point A à un point B. Ne cherchez pas la révolution de gameplay ou de structure de jeu, y a rien à voir.
Concernant le contenu et la customisation, on retrouve tout au long de notre périple, la possibilité d’acheter et d’améliorer ses armes. On peut également récupérer des parties d’armures en lieu et place du système de cartes à collectionner dans le remake. Mais je trouve les armures moins chouettes que le personnage par défaut et j’ai trouvé que les armes, bien que généralement très puissantes, efficaces et variées, sont aussi moins décalées, moins funky ou absurdes.
Conclusions sur Ratchet & Clank Rift Apart
Au final, j’ai mis 17 heures à finir le jeu à 66% en me concentrant sur l’histoire principale. Il me reste environ une grosse mission annexe sur quelques planètes déjà explorées. Il me reste aussi les combats en arènes dans le champ de débris de Scartsu, pas mal d’objets à récolter et un new game + qui corse les combats. Ce qui ne pèse au final quand même pas très lourd dans la balance.
Pour plus de renseignements, rendez-vous sur le site officiel de Ratchet & Clank Rift Apart.
À bientôt sur Sitegeek.
Valentin