Punch-Out fait parler de lui de manière intemporelle. Ce titre de Nintendo disponible dans le catalogue NES de la Switch a d’abord existé sous une forme beaucoup plus sexy, à savoir, Mike Tyson’s Punch-Out! Le saviez-vous ?
Punch-Out – Il était une fois une pub…
Fin des années 80, Nintendo fait la guerre à Sega et la publicité est une des armes favorites des deux géants de l’industrie vidéoludique. Au sein de ce duel télévisé, un spot fait la différence et s’attèle à pousser Sega dans les cordes : Mike Tyson’s Punch-Out! A cette époque, tout le monde admire le boxeur Rocky Balboa, interprété par Sylvester Stallone au cinéma. La star montante du noble art, réelle cette fois, n’est autre que le fougueux Mike Tyson.
Nintendo réunit ces deux références dans un de ses titres les plus emblématiques de l’ère 8-bit et aide de nombreux acheteurs à trancher entre la Master System concurrente et sa NES. A titre anecdotique, une autre version de Punch-Out ! proposera un opus amputé de Tyson. Le boxeur à l’actualité peu chrétienne y sera en effet remplacé par Mr Dream, dans le match final. 25 ans plus tard, que reste-t-il de ce petit chef-d’œuvre ?
Le pitch de Punch-Out
Little Mac deviendra grand.
Vous incarnez un jeune boxeur New-Yorkais, Little Mac. Sous les conseils de son entraineur, le jeune et courageux sportif doit se frayer un chemin dans la hiérarchie des meilleurs boxeurs de la planète Nintendo! Chaque ligue vous propose 3 boxeurs différents, aux aptitudes particulières. Venez-en à bout afin d’atteindre la ligue ultime, en apothéose de laquelle, vous aurez l’immense honneur de défier le champion du monde des poids lourds, Monsieur Mike Tyson Himself !
Des adversaires à tout va !
Dès l’entame, le slogan en dit long : “Let’s keep it cleaning, now come out boxing ! ». Un gant de boxe frappe la page d’accueil pour laisser place aux descriptions des combattants. Votre Little Mac from the Bronx devra secouer ses 107 livres afin de mettre son premier adversaire au tapis. Un Français affichant 1 victoire contre 99 défaites, alors qu’il vient de fêter sa 38ème bougie. Glasse Joe (si si, c’est un parisien !!) est donc le premier des 3 boxeurs à défier dans la Minor league. Lorsque vous serez l’heureux possesseur de la ceinture du champion, vous aurez accès à la ligue suivante, selon la même logique de 3 matches à remporter. La Major Circuit et la WBA Major circuit se succèdent et les boxeurs révèlent leur jeu de jambes tour à tour.
Gameplay – Punch-Out totale arcade !
Tape ton Jab Mac’!
Trêve de palabres, entrons dans le vif du sujet. Une des grandes forces de ce titre réside dans la personnalité des acteurs. Le préretraité Glass Joe est lent et nul, Von Kaiser, l’allemand moustachu propose un tout autre style de boxe et des ruses plus élaborées. Piston Honda, le japonais aux sourcils éloquents ressemble enfin à un sportif ! Paradoxalement, plus on découvre ces molosses, plus ils arborent un look hilarant ! Au même titre que plus les adversaires s’enchainent, plus ils sont rapides et utilisent des techniques variées. La subtilité du jeu réside dans la lecture des techniques propres à chaque boxeur et dans le mécanisme à deviner pour esquiver et frapper au moment propice. Évidemment, on est loin du timing d’un Street Fighter Third Strike mais à l’époque, la fluidité des déplacements et cette synchronisation indispensable étaient jouissives à souhait. Cette combinaison « technique vs Fun » fait mouche.
Des commandes simplissimes…
Ces logiques de déplacements s’organisent autour de 6 commandes simples. Gauche et droite pour les esquives, A pour les coups de poing gauches, B pour les coups de poing droits, BAS pour bloquer et select pour les « fast uppercuts ». Cette approche simple donne au jeu un coté addictif car le joueur n’a pas le temps de s’ennuyer dans l’analyse du joypad. Il est directement immergé dans cette ambiance de salles obscures. La difficulté parfaitement dosée fait monter l’adrénaline et l’impression de puissance, à un rythme parfait. Punch-Out ! se consomme comme un jeu d’arcade et le revendique !
… et des astuces encore plus simples !
Pour ce qui est des astuces qui font de Punch-Out, un hit à part entière, elles sont fondées sur un système simple et efficace. Vous disposez d’un nombre de cœurs à votre compteur. Ceux-ci représentent le nombre de coups que vous êtes en mesure d’assener à votre adversaire. Après les avoir consommés jusqu’au dernier, votre personnage passe en mode « essoufflé » et vous devez attendre quelques secondes avant de pouvoir bloquer ou frapper. Par contre, vous avez toujours la possibilité d’esquiver.
A coté de ce compteur de coups, des étoiles s’additionnent à chaque fois que vous touchez votre adversaire avec panache et le surprenez. Lorsque vous en avez récoltées assez, vous avez la possibilité de placer un uppercut rapide, surtout très violent, à l’aide de la touche select. Riche de ces informations, il ne vous reste plus qu’à mettre votre opposant au tapis 3 fois dans le même round afin de chercher le K.O. technique. La barre d’énergie se vide à chaque coup encaissé, jusqu’à la chute.
Le bémol à ne pas occulter réside dans la durée de vie de l’exercice. Après avoir battu la petite dizaine de boxeurs, le jeu s’arrête et n’a plus rien à proposer. Pas de mode difficile ou de bonus quelconque. Vous y retournerez par fanatisme ou par souci de faire encore mieux que la dernière fois, en maitrisant chacun de vos mouvements parfaitement. Toutefois, le challenge est bel et bien épuisé.
Punch-Out – (K.O.) Technique !
Graphiquement, c’est génial et intelligent ! Des sprites de bonne facture, lisses et colorés flattent la plastique des ennemis! Les boxeurs portent les stigmates du combat entre chaque round, tous ont un look et une morphologie différente. Après chaque ligue remportée, Little Mac suit son coach sur l’asphalte de Brooklyn avec vue sur la statue de la liberté et l’Empire State Building ! C’est du lourd ! Même Mike Tyson est parfaitement reconnaissable !
Pour accentuer l’humour, chaque personnage s’insère dans des pseudos clichés nationaux. L’espagnol a le look toréador et un style bavard absolument irrésistible, le Roi Hippo a un problème vestimentaire (et dentaire au passage…) et on se délecte de ses animations. Même l’arbitre, réplique copie conforme de Mario Bros en costard-« nœud-pap’ » est attachant.
En ce qui concerne la musique, elle est basique mais parfaite. Inoubliable, elle donne un rythme typiquement « 80’s-like ». A l’entame de chaque match, votre adversaire a droit à sa petite introduction personnalisée. Les bruitages sont à la fois drôles, ridicules et « arcadiens ». Etant donné le style du jeu, on en redemande ! Le publique crie, les mouvements et chute sont accompagnés de bruits cartoon et la cloche retentit fidèlement. Bref, la NES n’est pas exploitée à 100 % mais elle nous offre une belle démonstration de son art.
Evolution et influence
Initialement titre d’arcade, ce Punch-Out a été un tournant dans l’histoire de Nintendo mais pas tant que cela en termes de jeux de boxe. La firme japonaise a enfin montré qu’elle pouvait faire d’excellents jeux de boxe, typiquement dans la philosophie qui est la sienne. Néanmoins, elle n’a que trop peu réédité l’exercice. Un très bon épisode sortira sur Super Nintendo en 1994, nommé Super Punch-Out !
En 2009, 22 ans après son premier titre, Nintendo offre une deuxième jeunesse à cette licence avec un excellent épisode sur Wii ! Ce dernier sera même compatible avec la Wii Board pour encore plus de sport. Depuis avril 2019, la version Punch-Out!! Featuring Mr. Dream est disponible dans le catalogue NES de la Nintendo Switch.
Mon avis en bref sur Punch-Out !
En toute subjectivité, croyez-moi, Punch-Out ! est LE meilleur jeu de boxe de tous les temps ! Malgré une durée de vie trop faible, son design arcade sur une petite 8 bits, sa prise en main impeccable et son côté fun à souhait, rendent ce jeu définitivement culte. Vous profiterez même d’un Mike Tyson vierge de toutes altercations avec les forces de l’ordre… mais pas pour longtemps car Nintendo, c’est plus fort que toi, même pour Iron Mike.
Derniers commentaires