Final Vendetta déboule en direct de la fin des années 80 pour venir conquérir un marché dopé par la nostalgie des vieux gamers en manque de sensations pixelisées. Ce Beat’m all à l’ancienne tient-il ses promesses de Madeleine de Proust ? On l’a testé pour vous sur SITEGEEK.
Ne manquez pas ma vidéo test de Final Vendetta sur ma chaine YouTube !
Introduction – Final Vendetta est la suite des Crime Fighters
Final Vendetta débarque de presque nulle part ce vendredi 17 juin 2022, à l’aube d’un été qui s’annonce torride ! En pleine vague de chaleur néorétro, c’est cette fois au tour de studio britannique Bitmap Bureau de se coller à l’exercice du reboot d’un classique de l’arcade nineties ! En effet, même si les premières impressions auraient tendance à phagocyter Final Vendetta dans son statut de vulgaire clone de Final Fight de Capcom, il s’agit bien ici d’une suite ! Et pour être plus précis, on évoque même la suite d’une suite !
Allez, je pousse l’explication pour les élèves les plus dissipés là dans le fond de la classe ! En 1989, Konami sortait un certain Crime Fighters en arcade. Le titre a même eu droit à une borne 4 joueurs, ce qui n’est pas rien ! Le hasard du grand calendrier, veut que ce soit d’ailleurs la même année que Konami, encore eux, sortait Teenage Mutant Ninja Turtle, aussi sur une borne 4 joueurs. Et je vous le donne en 1000, le Final Vendetta qui occupe notre scène ce 17 juin 2022, suit d’un seul maigre petit jour, la sortie du remake de Teenage Mutant Ninja Turtle, avec Shredder’s Revenge, sorti ce 16 juin 2022 ! Coïncidence ? Je ne crois pas !
Toujours est-il que ce petit bijou de 1989, bien qu’il soit passé sous les radars de trop de gamers, a eu droit à une suite, 2 ans plus tard, puisque Konami remettait le couvert avec Vendetta, allias Crime Fighters 2 au Japon. Enfin bref, trêve de préambule, il est bien temps de renouer avec l’actualité de Final Vendetta, le 3e opus d’une série qui rime définitivement avec Pixels et Beat’m all !
Scénario – On va vous casser la Vendetta bande rats !
Vous voulez du Shakespeare ! Vous allez avoir Final Vendetta ! Bah oui, vous allez devoir sauver Juliette, c’est du Shakespeare ça non ? C’est un peu court pour faire un amalgame avec un semblant d’inspiration, mais désolé les intellos, il n’y a rien d’autre à se mettre sous la dent ! Je vous la fais longue : Un téléphone sonne, Claire Sparks répond : « Ouai Salut, c’est Claiiiireuh, comment t’as fait pour pécho mon phone number vieux pervers ? ». Et de fil en aiguille, Claire se retrouve avec ses deux compères, Miller et Duke, à devoir aller sauver les miches de sa sœur Juliette, prisonnière de la vile organisation Syndic8 !
Gameplay – Rien de neuf sous le pixel de Final Vendeta
Level Design et personnages de Final Vendetta
Le gameplay de ce Final Vendetta se présente comme un beat’m all classique, qui ne semble pas avoir réinventé la poudre à canon. Vous vous déplacez de gauche à droite et de haut en bas dans des environnements délabrés, composés de 6 niveaux que sont les ruelles, le métro, l’ascenseur, les docks, la boite de nuit et enfin, THE MANSION : le niveau mystère.
Ce beat’m up rappelle évidemment ses ancêtres de Crime Fighters, mais il fait aussi et surtout écho aux licences archiconnues que sont Double Dragon, Final FIght et Streets of Rage. D’ailleurs, en parlant du beat’m all de Sega, il est bon de rappeler que le 30 avril 2020, il y a à peine deux ans, est sorti Streets of Rage 4, qui vient malheureusement de quitter le Gamepass. Je vous avoue que ce Final Vendetta surfe sur la même vague, mais avec beaucoup moins de panache. Et au-delà des personnages qui ont le charisme d’une moule épuisée, c’est surtout le level design des plateaux qui manquent d’originalité. Beaucoup de ligne droite, peu d’obstacles et d’interaction, c’est trop pauvre à ce niveau. Et encore plus si on le compare à Streets of Rage 4.
Alors oui, niveau gameplay, il a des atouts. Vous avez le choix entre DUKE, MILLER et CLAIRE, chacun a des spécificités propres. Duke est le perso offrant le meilleur compromis, mi-rapide mi-puissant, Claire est la plus rapide et la plus légère, et Miller est le plus lourd, plus lent, avec l’énergie la plus résistante.
Les 4 touches sont utilisées, à savoir sur PS5 en tout cas, la croix pour sauter, le rond pour bloquer, le carré pour attaquer et le triangle pour déclencher un coup spécial. Si vous vous contentez de ces fonctions de base, vous ne ferez pas long feu. Le gameplay vous incite, et vous oblige à combiner. Dans Final Vendetta, le secret de la réussite réside dans les combos et dans les mouvements spéciaux. Et franchement, si le titre parait peu inspiré de prime abord, force est d’admettre que la maitrise des combos et des enchainements relève d’un défi déjà plus savoureux.
Préparez-vous à des coups de pixels plutôt variés
D’autant plus qu’ils ne sont pour la plupart pas explicités et que vous devrez les découvrir vous-mêmes. Ainsi, avec Duke par exemple, vous appuierez deux fois vers l’avant et ensuite sur l’attaque, et il déclenchera un petit mouvement dans le style du Dragon Punch de Ryu de Street Fighter 2. En appuyant sur le bloc et le coup spécial, il exécutera un enchainement de coups de poing enflammés. Un coup de pied retourné circulaire façon Guile sortira en appuyant deux fois vers l’avant et sur la touche coup spécial, etc. La mémorisation et la maitrise de ces coups, permet de les enchainer, et de réaliser des combos assez efficaces et sympas. C’est en maitrisant ce panel d’attaques, de sauts, de projections, de bloc et d’enchainements, que vous pourrez commencer à vous amuser et à avancer. Les ennemis sont assez classiques, mais avec une dizaine de belligérants, ils seront vite répétitifs.
La quête des objets et des armes fait évidemment partie de l’aventure. Certains aliments vous permettront de récupérer de l’énergie. Les fruits vous rapporteront un minimum d’énergie, les pizzas et les burgers par contre vous permettront de faire le plein ! Et d’ailleurs, les pizzas rempliront même votre jauge de super attaque.
3 niveaux de difficultés sont disponibles. Le niveau facile semble proposer le même challenge mais il offre 7 vies au départ, au lieu des 5 vies du mode difficile de base. Enfin, vous avez la possibilité de jouer à deux en simultané, c’est plutôt cool. Mais bon sang, en 2022, pourquoi ne pas avoir proposé le mode 3 joueurs ? Pour rappel, le premier opus de 89 était jouable à 4 sur borne ! Bon, vous l’aurez compris, il y a du bon dans les manips. Pour le reste, tout est un peu court.
Technique – L’art du Pixel mou
Les développeurs ont bien essayé de rendre hommage à la licence. Ils ont aussi respecté les codes arcade d’antan avec des objets et des éléments de décors tels que les cabines téléphoniques et le métro en fond. Néanmoins, j’ai rarement vu un jeu en pixel art aussi peu inspiré. Les personnages sont 2 niveaux en dessous de ce qu’on peut voir dans le genre ces dernières années. Leur animation manque de folie. D’ailleurs, c’est toute l’animation qui manque d’inspiration. J’aurais voulu des échanges matures, avec du sang qui gicle, des persos provocateurs et à la limite du politiquement correct. Au contraire, tout le monde semble lisse, tout droit sorti d’un titre de la fin des années 80, en mode censure activée au maximum. Où est la prise de risque ? Où est le véritable challenge esthétique ? Nulle part.
Par contre, j’ai apprécié les musiques qui sont plus matures que les graphismes. Elles bercent l’ensemble et donnent une illusion de jeu pour adulte nostalgique. Toutefois, étant donné que le reste ne suit pas, elle ne parvient pas à travestir la naïveté de l’environnement bien longtemps. Dommage car les développeurs avaient une belle carte à jouer, ils l’ont gardée dans leur jeu sans la dévoiler.
Conclusion – Je voulais des paillettes dans les rues de la Final Vendetta !
Finalement, Bitmap Bureau aura peut-être été un peu vite pour sortir son nouvel attrape-retrogamer. La promo et l’héritage d’une licence arcade ne suffisent pas à satisfaire l’homme avide de nostalgie. Pour convaincre les vieux gamers ciblés par ce genre de production, il faut des références, de l’audace et une bonne dose d’ingéniosité subtile. Sinon, ça risque de faire plouf. Aussi beau soit l’écrin collector proposé avec le soft, nous ne sommes pas des hommes faciles béants devant le moindre pixel dénudé. Pour le coup, Final Vendetta peut se rhabiller.
Allez, ce sera pour une autre fois, peut-être pour la version AES dans les bacs de Bitmap Bureau, en espérant que la Livre Sterling ne s’emballe pas trop d’ici là !
Merci et à très bientôt su SITEGEEK,