Beasts & Barbarians est un jeu de rôle motorisé par Savage Worlds. Édité par GRAmel et Black Book Éditions (en charge de la VF), le coffret Beasts & Barbarians propose trois livres. Le Livre de Base compte 247 pages, Créatures des Dominions 173 pages et Jalizar : La Cité des Voleurs 206 pages. Et comme si ça ne suffisait pas, il y a l’écran et son livret de 32 pages. Sur la couverture, on nous promet du 100% Conan Sword & Sorcery !
On décortique Beasts & Barbarians
Le coffret Beasts & Barbarians s’ajoute à la longue liste de jeux motorisés par le système générique Savage Worlds. Outre l’écran, le coffret s’accompagne de trois livres et un livret. Beasts & Barbarians contient :
Beasts & Barbarians – Livre de Base
- Les crédits, un extrait d’introduction, une table des matières et un bref avant-propos (6 pages) ;
- Le Livre des Traditions (49 pages) décrit l’univers en détails, de son histoire à son état actuel, en passant par sa chronologie, ses protagonistes, son climat, sa vie quotidienne, ses croyances ou encore sa géographie ;
- Les Personnages (19 pages) décrit la création de personnages, avec ses concepts, ses handicaps et ses atouts ;
- La Magie (13 pages) se consacre à la sorcellerie et aux sorts ;
- Équipement (14 pages) aborde la monnaie, les armes et armures, les objets communs, les animaux et les véhicules, le tout agrémenté de quelques tables ;
- Maîtriser Beasts & Barbarians (17 pages) décrit brièvement les règles spécifiques à l’univers du jeu, donne des conseils au MJ sur l’ambiance, l’exploration, les combats, le groupe, etc. et propose quelques tables également ;
- Générateur d’Aventures (19 pages) propose un système fourni permettant de créer des scénarios, suivi de huit débuts d’intrigues prêtes à jouer ;
- Bêtes et Barbares (77 pages) fournit une longue liste de monstres, d’antagonistes et de PNJ avec leurs caractéristiques complètes ;
- La Vengeance des Diables Marqués (23 pages) est un scénario complet grouillant de détails et se terminant par la liste d’ennemis et PNJ.
Créatures des Dominions
Cet ouvrage particulier se divise en 3 parties. La première (113 pages) constitue un bestiaire particulier. Dix monstres avec de nombreuses informations (chiffrées et contextuelles) et proposant chacune un scénario complet. La seconde partie Créatures de Jalizar (41 pages) présente de nouvelles créatures créatures et habitants typiques de la Cité de Jalizar. Enfin, les Annexes (11 pages) donne un cadre supplémentaire sur les disciples du Temple Noir, des conseils au MJ et une table de missions.
Jalizar – La Cité des Voleurs
- Les crédits, un extrait d’introduction, une table des matières et un bref avant-propos (6 pages) ;
- Le Livre des Traditions (57 pages) décrit l’univers en détails, son histoire, ses guerres, ses castes, ses hauts-lieux et ses recoins moins fréquentables, sa géographie, son climat, ses coutumes, sa technologie et autres éléments du quotidien ;
- Créer des Jalizariens (15 pages) décrit les différents concepts que peuvent incarner les joueurs ainsi que les guides auxquelles ils peuvent s’affilier, avant d’aborder les compétences, handicaps et atouts propres au contexte ;
- Magie (9 pages) se consacre à la sorcellerie et aux aspects propres à Jalizar ;
- Équipement (9 pages) aborde la monnaie, les armes et armures, les objets communs, les animaux et les véhicules ;
- Règles d’Univers (7 pages) liste les règles spécifiques recommandées dans Jalizar ;
- Maîtriser Jalizar (13 pages) marque le début du Livre du Maître, destiné au MJ, et exploite le contexte, les types de campagne, les thèmes et gimmicks qui accompagneront les joueurs ;
- Secrets de Jalizar (19 pages) s’intéresse aux secrets de Jalizar, à ses acteurs et à ses PNJ héroïques ;
- Les Rues de Jalizar (23 pages) explique comment donner vie à l’environnement, aux lieux, aux rencontres, aux conflits, etc. ;
- Égouts de Jalizar (17 pages) décrit le cadre moins reluisant de Jalizar, avec des lieux à découvrir et des obstacles de touts sortes à surmonter ;
- Grains de la Mort (18 pages) est un scénario complet grouillant de détails et se terminant par la liste d’ennemis et PNJ.
Le Compagnon (livret de l’écran), qui compte 32 pages, propose des archétypes, des capes, des objets notables et un résumé des atouts et handicaps. Il se termine par le Carnaval de Nal Sagath (6 pages) et Des Loups dans les Terres Frontières (9 pages), deux scénarios accompagnés de leurs créatures et PNJ.
Univers : du Conan sans être du Conan
Impossible de ne pas comparer Beasts & Barbarians à Conan le Barbare. Dès la couverture, on sent l’influence de l’oeuvre de Robert E. Howard, qui a repris du poil de la bête ces dix dernières années. Mais contrairement aux jeux vidéo et séries qui s’en inspirent, Beasts & Barbarians nuance très vite cette impression et propose son propre univers. Nous sommes cependant face à du sword & sorcery classique, c’est-à-dire du pulp où les joueurs incarnent des aventuriers qui ont soif de gloire et d’honneur. N’y cherchez aucune immersion psychologique, aucun dilemme moral ou autre subtilité dont s’affranchit totalement Beasts & Barbarians. Le jeu l’assume totalement et l’exprime d’emblée dans le Livre de Base.
Si Beasts & Barbarians est censé faire vivre des aventures épiques avec des PJ incroyables, il se distingue de Conan par son décorum. Car oui, il y en a un et il est même très fourni. Le Livre de Base propose une cinquantaine de pages dédiées aux Dominions de la Mer du Désastre, terrain de jeu vaste de Beasts & Barbarians. Le livre retrace des milliers d’années d’histoire, de civilisations et décrit jusqu’aux activités les plus triviales des populations actuelles. Le climat, les rapports de force politiques et les lieux emblématiques sont autant d’informations intéressantes pour les joueurs et le MJ. Si on ajoute le contexte propre à la cité de Jalizar, ça nous fait 100 pages de contexte qui permettent de couper les ponts avec ce barbare-dont-on-ne-prononcera-plus-le-nom.
Supplément : Manque plus que Savage Worlds !
L’univers est sympa, d’accord, mais est-il intéressant à jouer ? Instinctivement, j’ai envie de dire oui, en particulier quand l’univers en question a de l’inspiration et des heures de jeu à revendre. Le contrat semble rempli pour Beasts & Barbarians. Le Livre de Base propose déjà de nombreuses pistes de scénario pour un MJ créatif. Ses clans, ses PNJ et surtout son générateur d’aventures très inventif (qui utilise avec des cartes à jouer) constituent de sérieux arguments. Les Créatures des Dominions, ce bestiaire glorifié, est un puits d’informations pour une série de monstres retors qui jouissent tous en plus d’un scénario dédié. Une excellente idée, il faut le souligner. Si l’on ajoute Jalizar – La Cité des Voleurs, on dispose d’un supplément exhaustif, qui plaira aux amateurs du genre.
Le bémol, car il y en a hélas un, c’est que Beasts & Barbarians requiert Savage Worlds pour jouer. En effet, Le Livre de Base ne reprend pas – même de manière succincte – les règles du système. Du coup, le coffret de Beasts & Barbarians, d’une valeur de 125€, implique de débourser 25 euros supplémentaires. Toutefois, si vous achetez Beasts & Barbarians d’ici le 8 août 2017, Black Book Éditions offre Savage Worlds à l’achat du coffret. Passé ce délai, il faudra investir un peu plus… ou alors adapter Beasts & Barbarians à un autre système, ce qui demande du temps et du boulot. Quoi qu’il en soit, Beasts & Barbarians se targue d’un contenu tout à fait correct. Un groupe de joueurs motivé peut compter sur une longue campagne en exploitant tous les éléments du jeu.
Design et lisibilité : Cette bonne odeur de vieux livre
Dès la couverture (qui jouit de sa propre illustration pour la VF), on est dans le ton. Du sword & sorcery avec un cachet rétro renvoyant à l’âge d’or du genre (années 70/80). Avec ses pages en papier cartonné, ses belles illustrations en noir et blanc, et sa typographie à l’allure old-school, Beasts & Barbarians jouit d’un joli travail de design. L’absence de couleurs peut rendre la lecture un peu plus monotone mais les alternances dans la structure, les cases d’anecdotes et de conseils rendent le tout plus digeste. Je n’ai pas tout lu (plus de 600 pages, quand même !) mais la traduction me semble correcte et les passages narratifs donnent envie d’en savoir plus. Dans la même lignée, les explications sont claires et l’ensemble bien mis en page.
Je suis une fois de plus confronté – sans surprise – à des illustrations mettant en avant plusieurs personnages féminins sexualisés, aux proportions improbables. J’anticipe la réaction : oui, ça fait partie de l’univers, le barbare a toujours affronté le grand méchant pour sauver la jolie et plantureuse demoiselle en détresse qui se réfugie dans ses bras musculeux. Reste que certaines illustrations ne semblent être là que pour titiller le lecteur masculin. Cela dit, certains de ces personnages ont aussi des traits badass. Finalement, l’écran ne se mouille pas trop en reprenant les illustrations des trois couvertures. L’intérieur propose un résumé des règles (principalement des combats et des dégâts), tandis qu’un des volets se concentre sur les règles d’univers et mes mes modificateurs. C’est joli, c’est fonctionnel, ça marche.
Conclusion : du sword & sorcery moderne et de qualité
Du joli travail ! C’est la seule conclusion qu’on peut tirer de Beasts & Barbarians, un supplément de bonne facture. Lisible, joli et avec une identité propre – malgré son postulat classique -, le coffret promet d’épiques parties dans les Dominions de la Mer du Désastre. Comme je l’indique plus haut, Savage Worlds est actuellement offert à l’achat de Beasts & Barbarians. Une excellente nouvelle, sachant que le coffret et le bouquin constituent un investissement de taille. Si le sword & sorcery vous plaît (et vu qu’ils ne sont pas très nombreux en français…), n’hésitez pas à jeter un oeil à Beasts & Barbarians.
Si certains parmi vous ont déjà joué à la bête, n’hésitez pas à nous faire part de vos retours en commentaires !
À bientôt sur Sitegeek,
Musa
Verdict
Univers
Supplément
Design et lisibilité
Je m'attendais à un Conan-like en entamant Beasts & Barbarians. Certes, le jeu reprend les codes du genre mais se paie une identité propre et regorge de bonnes idées et constitue une bonne source d'inspiration pour les amateurs de sword & sorcery. Encore faut-il avoir Savage Worlds pour y jouer.