Quand Netflix annonce une série Castlevania, la geekosphère pète les plombs ! Avec 4 maigres épisodes, les aventures de la famille Belmont débarquent enfin dans le catalogue de streaming et… c’est plutôt pas mauvais, comme on dit dans Top Chef.
Castlevania III, la série
En vieux joueur de la saga sur NES, j’ai réagi comme à peu près tout le monde en apprenant la sortie d’une série Castlevania – j’ai partagé un super gif sur Twitter accompagné d’un hashtag, quoi. D’autant que je croyais à l’origine qu’il s’agissait d’une série live et non d’une série animée. Qu’à cela ne tienne, retrouver la famille Belmont dans une série – même animée – ne pouvait que susciter joie et nostalgie, un combo souvent efficace. Fraîchement sortie, j’ai donc visionné la première saison de seulement 4 épisodes et je suis heureux d’apprendre qu’une seconde saison de 8 épisodes est déjà prévue.
Avant d’analyser plus en détails la série, quelques informations contextuelles. Le dessin animé scénarisé par Warren Ellis s’inspire grandement de Dracula III : Dracula’s Curse, sorti sur NES en 1992. Sans entrer dans les détails, Dracula souhaite se venger du peuple de Valachie, après que l’Église a tué sa femme Lisa, brûlée pour sorcellerie. Trevor Belmont, dernier fils de la famille Belmont exilée de ces terres, est le dernier rempart contre la bête et son armée. Voilà le pitch de départ que les fins connaisseurs apprécieront, au même titre que les néophytes, d’ailleurs.
Une démo courte et irrégulière
Bien qu’inspiré d’un des jeux vidéo, Castlevania m’a laissé sur ma faim. C’est un défaut sans en être un, sachant que les deux derniers épisodes donnent envie d’en voir plus. C’était pourtant pas gagné, les deux premiers épisodes s’avérant plus lents. Pire encore, le scénario peine à démarrer (ce qui pose problème sur seulement 4 épisodes, vous en conviendrez). Une fois cette saison maigrichonne bouclée, on a l’impression d’avoir visionné l’intro et on attend la suite… qui ne sortira probablement pas avant l’été 2018. *Soupir*
En plus d’être courte, Castlevania multiplie les irrégularités. À commencer par le dessin et l’animation. Si les traits restent corrects, ils mélangent les genres et prête à confusion. On sent une patte artistique occidentale, avec quelques tons empruntés à la japanimation. Jusque là, rien de grave. Là où ça coince, c’est avec ces plans qui semblent tout droit sortis d’un dessin animé US des années 90 (et je doute que ce soit un choix). Une impression confirmée par des animations lentes et dignes des meilleurs dessins animés sortis directement en VHS à la bonne époque (genre le personnage qui marche en se balançant mécaniquement). Si je parle d’irrégularité, c’est parce que les combats gagnent en dynamisme et flattent la rétine. Nerveux, bien animés, ils frustrent par leur petit nombre : 2 vrais affrontements, dont un qui donne l’impression d’assister à un combat de boss de jeu vidéo (un coup de génie, bravo !).
Une mise en bouche qui promet, malgré tout
L’autre irrégularité de Castlevania tient des doublages. J’ai regardé la série en VO et en VF et – je n’aurais jamais cru dire ça… – la VF est plutôt réussie. Elle s’avère même plus cohérente dans l’ensemble que la version anglaise. Celle-ci oscille entre quelques jeux d’acteur convenables (j’ai préféré Richard Armitage dans Le Hobbit, pour être honnête) et des prestations catastrophiques. On croirait entendre des Américains surjouer avec le pire accent britannique possible. D’autres personnages se paient un doublage à l’accent est-européen digne de la pire imitation comique de Vladimir Poutine. Bref, les doublages sont loin d’égaler la crédibilité et l’authenticité d’un Avatar : Le Dernier Maître de l’Air, par exemple.
Reste le scénario. Comme je l’indique plus haut, difficile de convaincre avec 4 épisodes, surtout quand les 2 premiers traînent. Si vous ajoutez des personnages manichéens ou aux traits forcés, c’est encore pire. Par exemple, la personnalité chaotique et détachée de Belmont semble extrêmement forcée. Comme si le but était de le rendre cool plutôt que d’en faire un personnage crédible et attachant. Ainsi, ses grossièretés renvoient plus à la stratégie scénaristique plutôt qu’à l’écriture sincère (c’est l’impression que j’en ai, du moins). La série est très gore, à un point où on se demande si c’est un choix d’écriture ou un gimmick pour plaire au public. Enfin, certains méchants (les membres de l’église, notamment) semblent sortis d’un film de propagande des années 80. Des méchants très très méchants et sans la moindre nuance. Je comprends que le jeu soit inspiré d’un jeu vidéo des années 90 mais on est en 2017… Les deux derniers épisodes donnent vraiment de la substance à l’ensemble et parviennent à faire oublier ces quelques défauts tout à fait supportables. Et ça, c’est l’essentiel.
Conclusion
Depuis que je sais Netflix faillible (merci à la saison 2 de Daredevil), je reste assez vigilant quand une oeuvre provoque une grosse hype virtuelle. J’avais beau attendre Castlevania avec une certaine excitation, je ne savais pas trop si la série allait me plaire. En enchaînant les deux premiers épisodes, je commençais m’inquiéter. Heureusement, la fin de Castlevania rectifie le tir et nous laisse avec une série animée qui se paie quelques jolis combats, une histoire connue et appréciée des fans, et enfin des personnages qui évoluent dans le bon sens. Dommage qu’il faille se taper des animations très inégales et que la série nous laisse sur notre faim quand elle semble enfin décoller… Espérons que les producteurs gardent le meilleur pour la suite !
Le trailer officiel de la série Castlevania :
Quant à moi, je vous laisse avec ces quelques images et vous dis à bientôt sur Sitegeek,
Musa