Sonic Frontiers débarque à toute vitesse sur nos consoles ce 8 novembre 2022. Peu à l’aise avec la 3D, le hérisson bleu parvient-il à convaincre dans son nouveau format ? Je l’ai testé pour vous sur PlayStation 5.
Ne manquez pas mon test de Sonic Frontiers en vidéo également.
Sonic Frontiers – Sonic le Phoenix de Sega ?
J’aime Sonic. La mascotte ultime de Sega est née dans un monde où Mario était aux manettes. Sur la belle Megadrive de Sega, Sonic a non seulement bousculé le Roi Mario, mais il l’a carrément assommé. Avec Sonic 2, toujours sur la royale 16-bits, la plateforme 2D avait un nouveau maître. Plus rapide, plus moderne, plus bad-ass, Sonic mangeait sur la tête de Mario Bros. Sega pensait maîtriser son sujet, jusqu’à l’arrivée de la 3D.
Lorsque Sonic a abordé le virage de la 3D, son monde s’est effondré. Certes, Sonic Adventures nous a fait espérer, mais non. La 3D, c’est Mario 64, Mario Sunshine, jusqu’à l’excellent Mario Odyssey. Sonic en 3D par contre, c’est presque toujours foireux.
Alors, lorsqu’on voit arriver ce Sonic Frontiers, d’un côté, on reprend espoir en imaginant une espèce d’open world inspiré. On rêve de voir Sonic, tel le phénix, renaitre de ses cendres pour nous offrir un récital de vitesse, de fluidité, d’ingéniosité, de mélange entre 2D et 3D. Bref, on rêve de ce que Sonic aurait dû être depuis quelques années. Et d’un autre côté, pour moins de 40 euros, on se dit que ça parait en dessous de ce qu’on était prêt à payer pour répondre à toutes les attentes dont il est digne. Mais bon, on ferme les yeux, on inspire, et on joue à Sonic Frontiers.
Sonic Frontiers – Gameplay
Un récital de bonnes idées…
Pour simplifier le principe de Sonic Fontiers au maximum, retenez ceci. Vous allez explorer différents mondes sur une carte. Dans chaque monde, vous devrez retrouver les sept émeraudes du chaos, prisonnières de temples. Ensuite, vous pourrez affronter le titan, garde de la carte que vous avez parcourue.
L’exploration se fait à dos de Sonic, majoritairement en 3D évidemment. Vous pourrez bien sûr défier vos ennemis en vous mettant en boule, classique, mais aussi et surtout, en enchainant des combos. Vous récolterez les indubitables anneaux protecteurs. Lorsque vous en aurez rassemblé 400, vous allez carrément tracer. Notez également que vos compagnons Amy, Knuckles et Tails vous aideront. Tantôt en vous indiquant la route, tantôt en vous invitant à réaliser des mini-jeux.
Alors, toutes ces petites mécaniques ne fonctionnent plutôt pas trop mal. Les idées sont riches. La mise en scène et l’inspiration visuelle sont un excellent terreau pour le level design. Dans l’ensemble et à première vue, ça fonctionne… enfin plus ou moins. Et même moins que plus d’ailleurs, car tant la réalisation que la finition vont rapidement dévoiler un cruel manque de minutie.
… aux frontières du paradoxe !
La prise en mains est franchement brouillonne. L’enchainement des combos est chouette, mais pas très intuitif. La sensation de vitesse est géniale lorsque vous vous laissez aller sur les rails aériens, mais au sol, non. La vitesse de Sonic est carrément contre-productive. En effet, l’exploration et l’observation demandent de la patience et de la recherche. Or, votre vitesse ne vous permet pas de scruter l’environnement.
Des mini jeux et des missions intermédiaires inondent les îles. Et elles sont soit infantilisantes, soit elles reposent sur des recherches chronophages et peu gratifiantes. Trouver une pierre, trouver un cœur, trouver un objet machin truc… c’est trop long, et trop lent. On baigne en plein paradoxe puisqu’il est trop souvent pénalisant d’utiliser la vitesse et la nervosité de Sonic. Un comble !
Au rayon nouveautés, il y a aussi un arbre de compétences à gérer. Celui-ci donne un aspect RPG à l’aventure, et vient ajouter des nouvelles fonctions à vos multiples manipulations. Et franchement, c’est trop. Ça ne fait qu’encombrer le gameplay, et ça casse, encore une fois, le rythme de l’ensemble.
Par contre, j’adore la technique qui permet de tracer un cercle au sol, pour piéger un adversaire, ça, c’est top. Quelques enchainements ont un côté jouissif, et on aimerait pouvoir leur donner plus de sens, plus de raison d’être, mais le level design ne s’y prête pas assez souvent.
Gameplay de génie aux deux mains gauches
On se retrouve donc bien avec un tas de bonnes idées, étrangement isolées. Une fois compilées, elles se contredisent et cassent le rythme de l’aventure.
Concernant le challenge, le jeu n’est pas très compliqué dans l’ensemble, car il n’y a pas de vies limitées. Vous pourrez généralement reprendre votre aventure là où vous avez commis un faux pas. Néanmoins, le côté brouillon de certains mini défis, et l’aspect foutraque de certains combats contre les boss et les mini boss sont énervants, répétitifs, et parfois longs à achever.
Enfin, le pire défaut du jeu réside dans les niveaux défis utiles pour débloquer les indispensables clés. Mais comment est-ce possible ? Ils nous ont créé des stages en 3D, certes pas pas très moches, mais injouables. Les trajectoires fusent, c’est cool, mais elles sont illisibles ! Ça aurait pu être le meilleur point du jeu, mais sa réalisation gauche en fait une infâme torture ! Quel dommage.
Une technique à l’image du gameplay de Sonic Frontiers
Si je déplore le contraste entre les bonnes idées et leur mauvaise réalisation concernant le gameplay, sachez qu’on nage dans la même eau trouble pour la technique. Le jeu oscille entre bonnes idées visuelles et piètre réalisation. J’ai aimé les paysages, le physique de Sonic, les horizons à perte de vue et les envolées sur rails aériens. Mais la dualité entre graphismes cartoon, pour Sonic, et les graphismes en images réalistes, comme la pelouse, jure à mort. Le pire, comme pour le gameplay, réside dans la finition. Je n’avais encore jamais vu autant de clipping sur PS5. Des images pop à gauche et à droite, ça respire ici aussi le travail non fini.
C’est d’autant plus malheureux que les idées sont bonnes. Le potentiel est bien présent. Les artistes se sont creusés la tête. Mais la technique ne leur rend pas hommage. D’ailleurs, concernant l’animation et la gestion de la caméra, on sent le wagon de retard par rapport à des jeux comme Zelda Breath of the Wild ou Mario Odyssey. À plusieurs reprises, la caméra se fait larguer par les accélérations du hérisson bleu. Pour finir sur une bonne note, les musiques oscillent entre le très bon et le moyen. L’ambiance survoltée de Sonic laisse parfois place à des moments de recueil, avec des mélodies plus calmes, presque apaisantes, pourquoi pas.
Mon avis sur Sonic Frontiers
Sonic Frontiers y était presque. Mais Sonic a encore été trahi. Même si j’ai vécu quelques bons moments. Même si à plusieurs reprises, certaines mécaniques m’ont donné espoir. Au final, ce Sonic Frontiers ne fait pas honneur au hérisson bleu. Sonic, ce n’est pas un héros de seconde zone. Il mérite un jeu peaufiné. Il mérite un AAA. Il mérite une aventure en équilibre. Ici, Sonic Frontiers vend un jeu labellisé Sonic. Pour le reste, ça se limite à pas mal de bonnes idées, trop mal réalisées.
Mais bon, ce sera peut-être pour la prochaine fois, en 2D qui sait ?
Allez, à très bientôt sur SITEGEEK les amis,
Vega
Graphismes - 7
Scénario - 7
Jouabilité - 7
Plaisir du testeur - 6.5
6.9
Sonic Frontiers comporte une belle somme de bonnes idées qui sont malheureusement mal réalisées.